China Gezhouba Group Corparation Limited (CGGC) vient de signer un accord avec Ethiopian Electric Power (EEP). La société chinoise va investir 40,1 millions de dollars dans le projet hydroélectrique de Grande renaissance, qui permettra de produire 6 000 MW sur le Nil bleu.
China Gezhouba Group Corparation Limited (CGGC) fait son entrée dans le méga projet hydroélectrique de Grande renaissance en Éthiopie. L’entreprise chinoise vient de signer un accord avec Ethiopian Electric Power (EEP), l’operateur qui distribue l’électricité en Éthiopie et qui gère ce projet situé dans l’état régional de Benishangul-Gumuz, à l’ouest du pays. CGGC investira 40,1 millions de dollars. Avec cet accord, l’entreprise chinoise pourra désormais intervenir dans la construction du barrage qui devrait retenir jusqu’à 74 000 millions de m3 d’eau.
Elle devrait donc collaborer avec Salini Impregilo, l’entreprise italienne qui a été retenue pour la construction du barrage. Selon Abrham Belay, le directeur d’EEP, l’intervention de CGGC devrait donner un coup d’accélérateur au projet. Pour favoriser cette dynamique, EEP fait intervenir d’autres sociétés dans ce projet hydroélectrique qui devrait permettre de produire 6 000 MW.
L’intervention de Voith Hydro
Dans la foulée de l’annonce de l’accord d’investissement de CGGC, le responsable d’EEP a fait savoir que Voith Hydro Shanghai devrait fournir six turbines pour le barrage hydroélectrique de Grande renaissance. C’est la filiale Voith Hydro, basée à Heidenheim an der Brenz, au sud de l’Allemagne, qui les fabriquera. C’est aussi cette entreprise-là qui a été choisie il y a quelques jours pour la réhabilitation de la centrale hydroélectrique Nangbéto, au sud du Togo, d’une capacité de 65 MW.
Les autres turbines du barrage hydroélectrique de Grande renaissance, huit au total, seront fournies par Alstom, une entreprise française basée à Saint-Ouen-sur-Seine. Elle a été choisie en 2012 déjà. Chaque turbine fournie par Alstom disposera d’une capacité de 375 MW. Le choix de Voith Hydro Shanghai pour la fourniture de turbines supplémentaires est le signe que ce « mégaprojet » avance. Le barrage montera à 175 m de hauteur et s’étendra sur 1 800 m de long. Ce sera donc l’un des plus importants du continent africain avec celui de Mambilla (3 500 MW) au Nigeria et le Grand Inga (11 000 MW) en République démocratique du Congo (RDC). Le projet engloutira la coquette somme de 4,7 milliards de dollars d’investissement, assuré par l’État éthiopien avec le soutien d’Exim Bank of China et de la diaspora éthiopienne.
Jean Marie Takouleu