Ethiopian Construction Works Corporation (ECWC) a achevé la construction du barrage de Gidabo dans le centre du pays. Sa mise en service a fait l’objet d’une cérémonie à laquelle assistait le Premier ministre.
Le barrage de Gidabo dans la région d’Oromia est entré en fonction. Sa mise en service était au cœur d’une cérémonie à laquelle a pris part le Premier ministre Abiy Ahmed. Lors de sa prise de parole, le chef de l’exécutif a souligné l’importance de cette retenue d’eau pour l’agriculture locale. Oromia est ainsi réputée pour ses plaines où on cultive des céréales, notamment le blé et le maïs. Mais, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), elle a été touchée de plein fouet, ces dernières années, par la sécheresse provoquée par le phénomène climatique El Niño. Abiy Ahmed a assuré que le barrage d’irrigation de Gidabo facilitera désormais l’exploitation du plein potentiel agricole de la région.
La retenue d’eau permettra d’irriguer 13 425 hectares de terres cultivées par quelque 10 000 agriculteurs. Ce qui sera rendu possible grâce à sa capacité de 62,5 millions de m3 d’eau, retenue par un mur en béton de 335 m de long pour une hauteur de plus de 25 m.
Un projet entièrement financé par l’État éthiopien
Le gouvernement éthiopien a misé gros sur le barrage d’irrigation de Gidabo, pour lequel il a investi un milliard de birrs, soit plus de 35 millions de dollars. Avant sa mise en service actuelle, le projet a connu beaucoup de rebondissements. Ce barrage, prévu sur la rivière Gidabo, a été imaginé il y a des années de cela et lancé une première fois en 2002. Huit ans plus tard, le projet ne voit toujours pas le jour. Le gouvernement décide alors de revoir le plan du barrage avant un nouveau lancement en 2010. « Son achèvement initial était prévu dans les deux ans après le début des travaux, mais la période d’achèvement a été modifiée, vu la nécessité de redessiner le barrage pour augmenter sa capacité et exploiter pleinement le potentiel de la rivière Gidabo » s’était ainsi justifié, en février 2018, Abdulfetah Taju, le directeur du projet.
Le redimensionnement du barrage a logiquement impacté le budget prévu. Un investissement plus important a permis de rehausser les performances du barrage, pour pouvoir transférer l’eau vers la région d’Oromia, la région des Nations, ainsi qu’une partie vers le sud du pays.
Jean Marie Takouleu