Eden Reforestation Projects (Eden) est une organisation à but non lucratif, qui travaille à la reconstruction des paysages naturels détruits par la déforestation, dans les pays en développement. En Éthiopie, où elle a planté près de 16 millions d’arbres, avant d’y suspendre ses activités en 2015, l’urgence du reboisement demeure réelle. D’où sa recherche de nouveaux partenaires financiers, avec qui Eden relancerait ses activités dans ce pays d’Afrique de l’Est, où la déforestation serait à l’origine de 40 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.
« À la mi-2015, nos travaux en Éthiopie ont été suspendus… Nous recherchons maintenant de nouveaux partenaires qui partagent ici nos valeurs en matière de protection des pauvres et de l’environnement. » peut-on lire sur la branche éthiopienne du site internet d’Eden Reforestation Projects (Eden).
Mais avant de suspendre, pour des raisons encore inconnues, ses activités en Éthiopie, Eden y avait planté 15 998 000 arbres, en l’espace de 159 980 jours ouvrables. À la faveur d’un accord avec le gouvernement en 2004, Eden avait appliqué un modèle unique, dénommé « Employ-to-Plant ». Il s’agit simplement de donner la priorité aux besoins des villageois locaux, à travers l’alliance de la lutte contre la pauvreté et de la gestion responsable de l’environnement. Ainsi l’association récolte-t-elle des contributions financières qui sont reversées sous la forme d’une rémunération aux plus pauvres, en contrepartie d’un travail : la plantation d’arbres. Cette méthode est doublement efficace, en ce sens qu’elle permet d’entretenir des relations de travail tout en rajeunissant le sol et donc l’environnement naturel. La source constante de revenus offre aux familles un moyen de sortir de la pauvreté et leur fournit par ailleurs les ressources nécessaires pour envoyer leurs enfants à l’école.
C’est ainsi qu’au cours de la première année d’exploitation, plus de 200 000 arbres ont été plantés, faisant de ce programme de reboisement l’un des plus réussis de l’histoire de la région.
Le reboisement demeure malgré tout une urgence en Éthiopie
Selon des données officielles, l’Éthiopie aurait perdu la quasi-totalité de ses forêts en 50 ans. Cette déforestation serait à l’origine de 40 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.
L’on comprend dès lors les motivations des uns et autres à contribuer à la restauration du couvert végétal de ce pays, qui représente l’un des 10 pays d’Afrique les plus étendus, avec une superficie de 1 127 127 km2.
Lors de la COP 21 à Paris, en novembre 2015, l’Éthiopie s’était engagée à réduire ses émissions de deux tiers d’ici 2030. Pour cela, le gouvernement éthiopien mise sur les énergies renouvelables, et les technologies bas carbone dans les transports ou la construction.
Pour ce qui est d’Eden, la relance de ses activités en Éthiopie devra passer par l’engagement de nouveaux partenaires financiers. Pour l’heure, l’organisation a mis en place des pépinières et des programmes de reboisement à Madagascar, en Haïti, au Népal et en Indonésie. Eden plante plus de 3 millions d’arbres supplémentaires par mois. En 14 ans, ce modèle a permis de planter plus de 200 millions d’arbres depuis la création de l’association en 2014 jusqu’en 2018.
Boris Ngounou