L’entreprise publique Ethiopian Electric Power (EEP) vient de relancer deux turbines de la centrale hydroélectrique de Tekezé dans le nord de l’Éthiopie. Elles fourniront de nouveau 150 MW après une période d’arrêt total de plusieurs mois.
Opération réussie pour Ethiopian Electric Power (EEP) ! La compagnie publique d’électricité éthiopienne vient d’achever les réparations sur deux des quatre turbines de la centrale hydroélectrique de Tekezé. Selon Moges Mekonnen Alemu, directeur de la communication d’EEP, ce sont trois turbines qui étaient hors service principalement en raison de problèmes mécaniques, causés en partie par la baisse du niveau de l’eau de la rivière Tekezé, « qui entraîne souvent le mauvais fonctionnement de certaines parties des turbines ».
Le problème que connaît la rivière Tekezé est commun aux autres cours d’eau d’Afrique de l’est et australe. La baisse du débit des rivières est causée par la sécheresse qui touche ces régions depuis plusieurs mois. Les deux turbines qui viennent d’être remises en service produisent en tout 150 MW. Cette capacité vient s’ajouter aux 75 MW que produit jusqu’ici la centrale hydroélectrique de Tekezé.
Une autre turbine toujours à l’arrêt !
Les réparations que réalise la compagnie publique éthiopienne ne sont pas achevées : une dernière turbine est encore hors service. La centrale hydroélectrique de Tekezé, l’une des plus importantes d’Éthiopie, dispose d’une capacité de 300 MW. Elle fonctionne grâce aux eaux stockées par un barrage en voûte et à doubles courbures. Sa hauteur est de 188 m. Le barrage se loge dans le canyon de Tekezé, le plus impressionnant du continent africain.
Dans un rapport datant de 2008, alors que le barrage était encore en cours de construction, l’association International Rivers alertait déjà sur les inconvenants d’un barrage implanté au cœur d’un canyon. « Outre les problèmes environnementaux classiques que posent les grands barrages, tels que la modification de l’hydrologie et la menace des pêcheries, Tekezé changera aussi complètement le visage de l’un des canyons les plus profonds d’Afrique. La profondeur des parois du canyon contribuera probablement à une sédimentation importante sur le site du barrage une fois que la zone sera inondée », indiquait l’association dans son rapport.
Le barrage a été construit par Sinohydro, China Gezhouba Group Corparation (CGGC). Inauguré en 2009, le projet hydroélectrique de Tekezé a nécessité un investissement de près de 400 millions de dollars. Le financement a été assuré par Sinohydro (49 %), CGGC (30 %), deux entreprises chinoises, et Sur Construction (21 %), une société basée à Bezons dans le nord de la France.
Jean Marie Takouleu
