L’entreprise Kenya Electricity Generating Company Limited (KenGen) bénéficie d’une grande notoriété au Kenya due au fait qu’elle n’est ni plus ni moins le plus grand producteur d’électricité de ce pays d’Afrique de l’Est. Elle investit dans des centrales géothermiques depuis une quarantaine d’années, et compte notamment à son actif, le projet géothermique d’Olkaria I, qui affiche une capacité de production de 185 MW.
Désormais, l’entreprise traverse les frontières du Kenya pour apporter son expertise au projet géothermique d’Aluto-Langano, dans le centre de l’Éthiopie. Concrètement, en partenariat avec Shandong Kerui Oilfield Service Group, une société basée en chine elle va effectuer des forages géothermiques. Un contrat vient ainsi d’être signé entre les deux entreprises et Ethiopian Electric Power (EEP), la société publique en charge de la production et de la distribution de l’électricité en Éthiopie.
Un projet d’une capacité de 70 MW
Le contrat, qui lie désormais KenGen et Shandong Kerui à EEP, stipule que les deux compagnies étrangères devront aménager 22 puits géothermiques. Elles devront également fournir l’ensemble des équipements pour les forages. Shandong Kerui fournit déjà des équipements pour les forages de pétrole off-shore.
L’ensemble des installations produira 70 MW et le projet géothermique d’Aluto-Langano devrait se dérouler en deux phases. La première prévoit l’achat des équipements de forage et la seconde comprend la prestation de services de forage. Le contrat stipule que KenGen fournira environ 30 % des composantes de la phase II, ce qui représente à peu près 6,2 millions de dollars. L’ensemble de ces opérations coûtera 76,8 millions de dollars. Le projet dans son ensemble devrait lui nécessiter un investissement de 173,2 millions de dollars. Il sera assuré grâce à un prêt de la Banque mondiale.
Le projet géothermique d’Aluto-Langano ne date pas d’aujourd’hui. Les premiers travaux d’exploration ont débuté en 1981. Les premières études de faisabilité de cette centrale ont été réalisées à partir de 1986. Le rapport avait alors conclu que la région pouvait accueillir une centrale géothermique commercialement viable. En 1998, une première centrale géothermique de 8,5 mégawatts a été érigée pour démontrer la capacité de production du champ géothermique.
Jean Marie Takouleu