La jeune éthiopienne, Bethlehem Alemu, a créé SoleRebels, une entreprise spécialisée dans la fabrication de chaussures écologiques. Une activité qui lui permet d’employer plusieurs jeunes tout en participant à la protection de l’environnement. Son initiative a séduit l’Africa Women Innovation and Entrepreneurship Forum (Awief) qui vient de lui décerner un prix
Plusieurs médias présentent cette jeune éthiopienne comme une femme qui a de l’audace aux pieds. À l’âge de 25 ans, elle a décidé de fonder sa propre entreprise, qu’elle a baptisée SoleRebels. Sa structure est spécialisée dans la fabrication des chaussures à base de pneus usés. Une initiative qui, à l’époque, l’oblige à abandonner son emploi de comptable, décroché à sa sortie de l’université, en 2004. Les débuts ne semblent pas très prometteurs, car la jeune entrepreneure injecte 5 000 dollars de capital et travaille avec 5 personnes seulement. Le contexte familial ne peut pas lui prêter main-forte, car elle est née d’un père électricien et d’une mère cuisinière, et a grandi à Eznabwork, un sous-quartier d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Mais, elle a un rêve : aider son pays à ne plus compter sur l’aide extérieure pour se développer. La détermination de la jeune éthiopienne lui permettra de trouver la bonne formule, deux ans après avoir lancé son entreprise (au départ, les premières chaussures pèsent 5 kilogrammes.) Elle fabrique ses chaussures à base de coton biologique, du jute et… de pneus usagés. Pour elle, recycler, c’est vivre. « Le recyclage est un mode de vie. On ne jette pas des choses qu’on peut réutiliser encore et encore… Je suis partie de cette idée pour créer quelque chose. Nous sommes fières d’avoir réussi à susciter un intérêt et la passion autour de nos produits à travers le monde et d’avoir permis à ceux qui nous suivent, d’exprimer leur créativité, leur caractère et leur positivité grâce à leurs chaussures ! »
SoleRebels emploie aujourd’hui près de 300 de personnes. Chaque jour, elles produisent 500 paires de chaussures en moyenne. Bethlehem Alemu a mis sur pied un dispositif qui lui permet de vendre ses chaussures écologiques en ligne et dans tous les pays du monde. En 2012, l’entreprise disposait de magasins dans vingt pays étrangers et compte atteindre le nombre de 500 enseignes en 2022.
Bethlehem Tilahun Alemu a également décidé de lutter contre le changement climatique. En plus de recycler les pneus (ce qui est déjà en soi une manière de réduire l’émission de gaz à effets de serre, Ndlr), elle s’est tournée vers l’énergie solaire pour alimenter son atelier. Son combat pour la protection de l’environnement lui a valu la reconnaissance de plusieurs organisations internationales. En 2012, elle fait partie du top 5 des femmes entrepreneures d’Afrique de Business Insider. La même année, le magazine Forbes la classe parmi les Africaines qui ont le mieux réussi. En 2013, elle est retenue par The Guardian sur la liste des 25 femmes les plus influentes d’Afrique. L’Africa Women Innovation and Entrepreneurship Forum (Awief) vient encore d’honorer cette femme en lui décernant le premier prix dans la catégorie Global brand award.
Aujourd’hui, Bethlehem Tilahun Alemu est heureuse de contribuer au développement de son pays qui, selon elle, ne devrait plus dépendre de l’aide étrangère pour se développer.
Luchelle Feukeng
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.