Au moins six éléphants ont été abattus en un seul jour près du parc national de Mago au sud-ouest de l’Éthiopie. Les responsables du parc attribuent ce massacre de pachydermes à des braconniers qui n’en sont pas à leur premier forfait dans la région.
Alors que la population d’éléphants d’Éthiopie baisse de façon spectaculaire, un massacre vient d’être signé au sud-ouest du pays, près du parc national de Mago. Ce sont en tout six éléphants qui ont été abattus en un seul jour. Selon les autorités, les grands mammifères se seraient éloignés du parc à la recherche d’un point d’eau. C’est alors qu’ils ont croisé le chemin des braconniers.
« Les braconniers ont ensuite enlevé toutes les défenses des éléphants. C’était une tuerie de masse. Nous n’avons jamais rien vu de pareil auparavant », témoigne Ganabul Bulmi, le gardien en chef du parc national de Mago. Ce n’est pourtant pas la première fois que les éléphants sont ciblés dans la région. Le 25 mai dernier, deux éléphants ont été abattus dans la réserve. L’enquête étant en cours, les gardiens ne connaissent pas encore les auteurs de ce forfait. Au cours de l’année 2019, dix éléphants ont été abattus dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Or, la montée du braconnage inquiète les autorités, notamment concernant la situation des éléphants d’Éthiopie. De 10 000 individus dans l’année 1970, l’Éthiopie n’en compte plus que 3 000 de nos jours. Le déclin de la population de ces pachydermes est dû du braconnage ainsi qu’à la dégradation de leur habitat naturel que constitue par exemple le parc national de Mago.
Le parc a été établi en 1974 dans l’optique de protéger les éléphants et les girafes. Pendant un certain temps, les animaux ont été épargnés de la menace humaine à cause de la mouche tsé-tsé (vectrices de trypanosomiases humaines ou animales, Ndlr) qui présentait une menace pour les hommes et leur bétail. Aujourd’hui, dans le parc, le braconnage touche aussi les girafes, les buffles, les koudous, les phacochères ou encore les bubales, ces grandes antilopes de la savane africaine.
Jean Marie Takouleu