ÉTHIOPIE : l’inauguration en grande pompe de l’unité I du barrage de la renaissance

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ÉTHIOPIE : l’inauguration en grande pompe de l’unité I du barrage de la renaissance ©Abiy Ahmed Ali

Les autorités éthiopiennes ont procédé récemment à l’inauguration de la 1ère unité de la centrale hydroélectrique du grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD). Cette première turbine délivre une puissance de 375 MW.

Addis-Abeba ne fléchit pas face à la pression de l’Égypte, du Soudan et d’une partie de la communauté internationale au sujet de la construction du grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD). Le projet vient de franchir une étape décisive avec la mise en service de la première turbine Francis dans la centrale hydroélectrique située à 500 km au nord-ouest de la capitale éthiopienne Addis-Abeba, dans l’État régional de Benishangul-Gumuz.

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D’une puissance de 375 MW, la première turbine de la centrale hydroélectrique du GERD injecte sa production dans le réseau électrique national de l’Éthiopie. Le barrage hydroélectrique est construit sur le Nil Bleu, une rivière qui prend sa source au lac Tana sur les plateaux d’Éthiopie, et s’associe avec le Nil blanc arrivant de la région des Grands Lacs, pour former le Nil. Le chantier du GERD est réalisé par Webuild, anciennement Salini Impregilo. Le principal groupe italien de bâtiment et travaux publics construit un barrage-poids de 175 m de haut sur 1 800 m de long.

Un méga projet fragilisé par les tensions

À terme, le GERD sera capable de stocker 79 milliards de m3, près de deux fois la capacité du réservoir du barrage des Trois-Gorges (45,3 milliards de m3) en Chine, considérées comme le plus grand aménagement hydroélectrique du monde, avec une capacité installée de 22 500 MW. La construction de l’imposante structure (GERD) a causé le déplacement de 20 000 personnes. Et de l’avis de nombreux observateurs, le projet n’aurait pas fait l’objet d’une étude d’impact environnemental et social. Les pays situés en aval du Nil n’ont pas été consultés.

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Et c’est cette situation qui cristallise les tensions autour du projet. Le Soudan et l’Égypte craignent une diminution du débit du Nil, dans un contexte local marqué par le stress hydrique. Pourtant, l’Égypte dépend à 97 % de l’eau du Nil pour son approvisionnement en eau potable et l’agriculture. Les négociations au sein de plusieurs instances internationales n’ont pas encore porté leurs fruits, si non, des condamnations et des appels à éviter l’escalade militaire entre les trois belligérants.

Pour l’heure, l’Éthiopie poursuit la construction de son barrage hydroélectrique qui sera équipé de 13 turbines Francis capables de produire 5 150 MW, soit une capacité de production annuelle de 15,76 TWh. Les turbines seront installées dans deux centrales électriques construites sur les deux rives du Nil Bleu. Ce méga projet hydroélectrique nécessitera en tout un investissement de 5 milliards de dollars, l’équivalent du produit intérieur brut (PIB) d’un pays comme la Somalie, soit 4,9 milliards de dollars en 2020 selon la Banque mondiale.

Jean Marie Takouleu

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