Fortement frappée par la sécheresse, l’Éthiopie envisage de mettre sur pied une feuille de route décennale pour l’irrigation. Le gouvernement éthiopien bénéficiera dans ce cadre de l’expertise du Bureau des services d’appui aux projets des Nations unies (Unops), avec qui il vient de signer un protocole d’accord.
Elle est très attendue. La feuille de route relative aux activités d’irrigation en Éthiopie, pour les dix prochaines années. Frappé par la pire sécheresse de son histoire, le pays d’Afrique de l’Est veut améliorer la résilience des agriculteurs et en même temps réduire l’insécurité alimentaire de 24 millions de personnes qui subissent les effets de la sécheresse en Éthiopie, dont près de 12 millions ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence selon l’Organisation des Nations unies (ONU).
L’objectif est de libérer l’immense potentiel agricole des 6,8 millions d’hectares de terres cultivables dans le pays. Le gouvernement éthiopien bénéficiera dans ce cadre de l’expertise du Bureau des services d’appui aux projets des Nations unies (Unops). Le protocole d’accord a été signé le 24 juillet 2023 entre Aisha Mohammed, la ministre éthiopienne de l’Irrigation et des Basses terres, et Worknesh Mekonnen, le représentant de l’Unops auprès de l’Union africaine (UA).
L’irrigation moderne face aux défis de la sécheresse
Ensemble, le gouvernement éthiopien et l’Unops identifieront les réserves d’eau encore inexploitées dans le pays. Les ressources seront pompées pour approvisionner les systèmes d’irrigation « modernes » installés dans des exploitations agricoles. Les deux parties se sont également engagées à mobiliser des ressources pour des activités cruciales telles que l’assistance technique, des études de faisabilité complètes, des projets pilotes et des opérations de mise à l’échelle.
Dans le cadre de cet accord, l’Unops apportera également son expertise dans les services d’infrastructure, d’approvisionnement en eau et de gestion de projet. Des actions déterminantes pour assurer la mise en œuvre réussie de la feuille de route décennale pour l’irrigation de l’Éthiopie, et l’utilisation optimale des abondantes ressources agricoles de ce pays de la corne de l’Afrique.
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L’accord avec l’Unops fait suite à la conférence tenue le 21 juillet 2023. Une rencontre au cours de laquelle, le ministère éthiopien de l’Irrigation et des Basses terres a présenté les résultats de l’étude intitulée « Diagnostic et inventaire de l’irrigation », financée par la Banque mondiale. « L’étude récemment publiée établira une base cruciale pour les futures normes d’irrigation et les programmes de développement », a expliqué Birhanu Megersa, le ministre d’État chargé de l’irrigation et des Basses terres en Éthiopie.
D’après ce document, seuls 1,3 million d’hectares des terres cultivables disponibles dans le pays d’Afrique de l’Est sont actuellement utilisés à des fins d’irrigation. Par ailleurs, les systèmes d’irrigation traditionnels dominent toujours le paysage de culture, englobant environ 70 % des terres sous irrigation.
Inès Magoum
