En marge de la Semaine de la durabilité d’Abu Dhabi qui s’est achevée le jeudi 19 janvier 2023 aux Émirats arabes unis, le producteur indépendant d’électricité (IPP) émirien Masdar a signé un accord de développement conjoint (JDA) avec Ethiopia Investment Holdings (EIH), l’un des plus grands fonds souverains du continent africain avec plus de 150 milliards de dollars d’actifs sous gestion.
Le partenariat concerne le développement d’un projet portant sur la construction de deux parcs solaires de 500 MWc en Éthiopie. L’accord de codéveloppement a été signé dans la capitale émirienne Abu Dhabi, en présence des autorités éthiopiennes, notamment le Premier ministre Abiy Ahmed. « Heureux de voir la signature d’un JDA entre le gouvernement éthiopien et Masdar pour développer deux centrales solaires photovoltaïques », s’est réjoui le chef de l’exécutif éthiopien sur son compte Twitter.
L’enjeu pour l’Éthiopie
Masdar a signé le premier accord relatif au projet solaire de 500 MWc en mars 2021. Auprès du ministre éthiopien des Finances, l’entreprise détenue par l’État émirien s’était alors engagée à développer, financer et assurer la conception l’ingénierie, l’approvisionnement, la construction, les essais, la mise en service, l’assurance, l’exploitation et la maintenance des centrales solaires photovoltaïques. L’entreprise émirienne construira également des infrastructures de transport.
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L’électricité produite sera vendue à l’entreprise publique Ethiopian Electric Power (EEP) dans le cadre d’un contrat d’achat d’électricité (CAE) qui n’a pas encore été signé. La concession accordée à Masdar et à son partenaire EIH devrait permettre à l’Éthiopie de diversifier son mix électrique. Selon les données d’EEP, l’Éthiopie affiche déjà une capacité installée de 4 898 MW, dont 90 % issue des centrales hydroélectriques.
La capacité de production d’énergie hydraulique devrait encore augmenter au cours des prochaines années avec la mise en service progressive du grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD). Sa centrale sera équipée de 16 turbines Francis capables de délivrer une puissance de 6 450 MW. Une dépendance prononcée à l’égard de l’hydroélectrique qui n’est pas de bon augure dans un contexte local marqué par la recrudescence des épisodes de sècheresse qui réduisent le niveau de remplissage des barrages, et donc la production des centrales hydroélectriques.
Jean Marie Takouleu