Adami Tulu Judo Kombolcha est une petite localité située dans la région d’Oromia dans le sud de l’Éthiopie. Comme sur une bonne partie du pays, il s’agit d’une contrée semi-aride où l’eau est une denrée rare, surtout pendant la longue saison sèche. Pourtant, dans le village de Goleba Qulito, 600 familles sont bien installées, selon Debele Feyisa, le chef du Bureau de la planification et du développement économique d’Adami Tulu Judo Kombolcha.
Pour avoir de l’eau, on devait parcourir des kilomètres, puiser dans des rivières « insalubres », et trimbaler de gros récipients à dos d’âne. Les autorités ont décidé de mettre fin à ce périple quotidien, en initiant un projet d’approvisionnement en eau potable pour la population de Goleba Qulito. Il a été confié à l’entreprise chinoise Xuzhou Construction machinery Group (XCMG), qui a procédé récemment à l’inauguration de 41 cuves à eau. Elles seront alimentées par de l’eau pompée de la nappe phréatique, avec un système de fonctionnement autonome.
La société chinoise a déjà inauguré un projet de cuve à eau dans la région d’Amhara, située au nord de l’Éthiopie, dans un endroit qui, comme la localité d’Adami Tulu Judo Kombolcha, est confronté au double problème de pénurie d’eau et de pollution des sources. Il faut dire que dans ce pays situé dans la corne de l’Afrique, 65 millions de personnes ont accès à l’eau potable sur une population de plus de 102 millions d’habitants, selon Sileshi Bekele, ministre éthiopien de l’Eau, et l’Irrigation et de l’Électricité. Et ce sont surtout les zones rurales qui restent à la traine. Cependant le gouvernement prévoit d’atteindre 85 % d’accès à l’eau potable en milieu rural d’ici 2025… la date fixée pour l’émergence de l’Éthiopie.
En attendant, la plupart des projets d’eau potable se concentrent jusqu’ici dans les villes. Ils tournent autour du pompage de l’eau à partir de la nappe phréatique. En 2016 par exemple, à Mekele, la principale ville de la région de Tigré, trois puits artésiens ont été creusés. De l’eau émerge de ces puits d’une profondeur moyenne de 200 mètres. Ils vont servir à alimenter 43 000 personnes. Jusqu’ici, six puits alimentaient la ville, mais de manière aléatoire, en fonction des précipitations saisonnières.
Jean Marie Takouleu