Alors que la Côte d’Ivoire fait face à la recrudescence des inondations et des vagues de chaleur, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) approuve le déblocage d’un montant de 1,3 milliard de dollars. Objectif, soutenir les reformes pour faciliter l’adaptation, la résilience et l’atténuation des effets du changement climatique.
Au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris en juin 2023, Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) s’est engagée à accorder plus de financements climatiques aux pays en développement. La Côte d’Ivoire obtiendra un financement de 1,3 milliard de dollars, l’équivalent de 975,6 millions de droits de tirage spéciaux (DTS) accordé par le FMI dans le cadre de sa facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).
Ce mécanisme mis en place en octobre 2022 vise à financer la lutte contre le changement climatique et les pandémies. Pour l’Addis Tax Initiative (ATI), cette facilité « marque un changement significatif dans les modalités d’action du FMI dans ces pays en couvrant des besoins de balance de paiements prospectifs plutôt que la correction de déséquilibres graves et immédiats de la balance des paiements ».
Les réformes
En Côte d’Ivoire, la mise en place de la FRD vise à accompagner l’action climatique. Ce pays d’Afrique de l’Ouest vit déjà au rythme de la hausse des températures, la montée du niveau de la mer qui menace les populations côtières et les activités économiques, ainsi que le changement des régimes de précipitations préjudiciables aux activités agricoles sachant que ce secteur emploie la moitié de la population active selon le FMI.
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« Les vulnérabilités économiques au changement climatique sont exacerbées par la forte dépendance du pays à l’égard de l’agriculture et par la concentration des activités industrielles et de services dans les zones côtières, tandis que les émissions de gaz à effet de serre (GES) augmentent, bien qu’à partir de niveaux faibles », regrette Kenji Okamura, président par intérim et directeur général adjoint du FMI.
La résilience climatique dans le secteur agricole
L’accord de 30 mois au titre de la FRD vise donc à soutenir « l’ambitieux train de réformes élaboré par les autorités, qui prévoit un dosage équilibré entre les efforts d’adaptation et d’atténuation », indique l’institution financière basée à Washington aux États-Unis d’Amérique. Parmi les changements majeurs prévus par les autorités ivoiriennes figurent l’intégration de considérations climatiques dans la gestion des finances publiques et l’amélioration de la gouvernance des politiques climatiques.
Il y a également la consolidation des mesures de sauvegarde pour le secteur agricole qui contribue à hauteur de 17 % au produit intérieur brut (PIB), mais qui devrait être reformé afin de réduire son impact sur le couvert forestier de la Côte d’Ivoire. Les réformes du gouvernement ivoirien porteront aussi sur la création d’un cadre régissant le financement vert et durable, le renforcement de la résistance aux aléas climatiques, et la maîtrise et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Jean Marie Takouleu