L’Égypte attire de plus en plus d’investissements dans les infrastructures vertes. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) s’associe à l’entreprise française Meridiam et à l’égyptienne Hassan Allam Utilities (HAU) pour la mise en place d’une plateforme d’investissement dans l’énergie, la sécurité alimentaire et l’eau.
L’Égypte fait partie (avec l’Afrique du Sud) des pays africains qui attirent le plus d’investissements dans la transition énergétique. Au cours des prochains mois, le pays des pharaons devrait bénéficier des investissements de la nouvelle plateforme HAU Energy BV lancée par le fleuron égyptien Hassan Allam Utilities (HAU), la société française d’investissement Meridiam et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).
L’Objectif de cette collaboration, « investir dans des projets d’énergie renouvelable principalement en Égypte et potentiellement dans d’autres pays d’Afrique », indique HAU. Ces investissements seront réalisés dans le cadre de l’initiative Nexus sur l’eau, l’alimentation et l’énergie (NWFE) dont le pilier énergétique est dirigé par la Berd, après son lancement lors de la COP27 de Charm el-Cheick en 2022. La banque basée à Londres fait déjà partie des institutions financières les plus actives en Égypte, avec des investissements dans le secteur de l’énergie.
L’appui à la transition énergétique
La Berd est l’un des bailleurs de fonds du parc solaire de Kom Ombo qui a atteint sa clôture financière il y a près d’un an. Construit par le producteur indépendant d’électricité (IPP) saoudien Acwa Power, l’installation injectera 200 MWc dans le réseau électrique national de l’Égypte. Pour Nandita Parshad, directrice générale de la Berd pour les infrastructures durables, « l’investissement stratégique » dans HAU Energy « devrait faciliter la mise en œuvre du programme de 10 GW d’énergies renouvelables dans le cadre du pilier énergétique égyptien de l’initiative NWFE ».
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La mise en place de la nouvelle plateforme d’investissement devrait également encourager la participation du secteur privé dans la production d’électricité. Selon Hassan Allam, elle « facilitera également les plans de décarbonisation du gouvernement en accélérant le déploiement des projets d’énergie renouvelable et contribuera à la transition énergétique verte de l’Égypte ». Selon la plateforme allemande Statista, l’Égypte affiche une capacité électrique installée de 58,8 GW, dont 55 % sont produits à partir de centrales à cycles combinés gaz.
En 2021, les énergies renouvelables, y compris l’hydroélectricité, représentaient moins de 10 %. Toutefois, l’Égypte poursuit sa transition énergétique avec de grands parcs éoliens construits à tour de bras dans le golfe de Suez. Il y a quelques semaines, l’IPP émirien Amea Power a terminé l’installation de la première éolienne d’un parc de 500 MW dans la localité très riche en vent de Ras Ghareb.
Jean Marie Takouleu