L’Organisation des Nations unies vient de publier son Rapport sur le financement du développement durable- 2024. Il faut 4 200 milliards de dollars pour sauver le concept d’objectif de développement durable (ODD) d’ici à 2030.
L’année 2030 n’est plus loin. Rien n’avance pratiquement dans la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable (ODD). En 2023, l’Organisation des Nations unies (ONU) annonçait seulement 15 % en termes d’atteinte des ODD. En effet, bien que des initiatives sur la responsabilité économique, la solidarité sociale et l’efficacité environnementale (piliers du développement durable) se multiplient dans certains pays, le résultat à l’échelle mondiale n’est pas encore assez considérable.
Et ce ralentissement est la conséquence du déficit de financement des ODD qui est passé de 2 500 milliards de dollars dans la période post-Covid-19 à 4 200 milliards de dollars en 2024, selon une récente évaluation de l’ONU. Pour sa vice-secrétaire générale Amina Mohammed, « les tensions géopolitiques croissantes, les guerres, les catastrophes climatiques et la crise mondiale du coût de la vie » devraient à elles seules suffire pour susciter une prise de conscience collective sur l’urgence à mobiliser plus de fonds.
Mais ce n’est pas toujours le cas à cause du « manque de volonté et d’engagements prioritaires et non pas du manque d’argent », selon Li Junhua. Celui qui pilote les Affaires économiques et sociales de l’ensemble du système onusien fait allusion à « ces milliards de dollars qui sont perdus chaque année à cause de l’évasion et de la fraude fiscales, et les subventions aux combustibles fossiles qui se chiffrent en milliers de milliards de dollars ».
Un financement précaire des ODD sur la sécurité alimentaire et le climat
Mais il faudrait aborder quelques chiffres pour mieux appréhender le déficit de financement des ODD indiqué dans le Rapport sur le financement du développement durable 2024 publié récemment par l’ONU. Pour l’ODD13 sur la lutte contre les changements climatiques par exemple, seulement 89,6 milliards de dollars (chiffres de l’OCDE) ont été collectés en 2021 auprès des États qui s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars « par an » lors de la COP15 que le Danemark a accueillie en 2009.
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Il y a ensuite la sécurité alimentaire (ODD2). En la matière, l’organisation non gouvernementale (ONG) Action contre la faim estime que les 17 pays exposés à des niveaux « critiques » de faim n’ont obtenu que 35 % des financements nécessaires à leur résilience économique. Il s’agit de l’Afghanistan qui a connu ses pires inondations et instabilités politiques ces dernières années ainsi que la République centrafricaine (RCA) où l’augmentation des prix sur certains produits de base (huile végétale) frôle les 70 % selon le Programme alimentaire mondial (PAM). L’heure est donc aux solutions concrètes.
Benoit-Ivan Wansi