« Chaque fois que vous avez un événement météorologique extrême, il est assez courant d’avoir une poussée de paludisme ». Peter Sands, le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, une organisation non gouvernementale (ONG) basée à Genève en Suisse, s’exprimait ainsi lors des assises du Forum économique mondial de Davos qui se poursuit jusqu’au 20 janvier 2023.
En effet, la rencontre qui a pour thème cette année « la coopération dans un monde fragmenté » scrute les différentes crises qui freinent le développement économique à l’international, notamment de la crise énergétique et la crise climatique. Ainsi, les 2 500 participants réunis à Davos ont abordé l’impact du changement climatique sur la santé humaine en Afrique, au moment où le continent peine à accélérer sa transition écologique.
Parmi les pays africains touchés par les aléas climatiques figurent le Niger et le Tchad où la récurrence des inondations augmente les cas de dysenterie. L’Afrique de l’Est n’est pas en reste avec le passage en 2019 du cyclone Idai notamment au Zimbabwe et au Malawi. Outre le décès de 600 personnes au Mozambique, cette catastrophe naturelle a également engendré des pertes économiques estimées à 316 millions de dollars par la Banque mondiale. Selon Matshidiso Moeti, la directrice du bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, cette somme aurait contribué à la prise en charge de 250 000 Africains atteints par le choléra pour la seule année 2020.
La résilience climatique
En Afrique, la pollution atmosphérique causée par les véhicules thermiques fait partie des causes du dérèglement climatique avec des conséquences néfastes sur la santé des populations. D’ailleurs la République centrafricaine (RCA), le Niger, le Burkina Faso, la Somalie et l’Afrique du Sud sont dans le top 10 des pays au monde qui affichent le record de décès liés à la pollution atmosphérique qui tue 9 millions de terriens chaque année, selon l’étude « Santé planétaire » publiée au premier semestre 2022 dans la revue scientifique britannique The Lancet.
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Toutefois, certains pays tentent de limiter l’impact du réchauffement climatique sur la santé et le bien-être de leurs populations. C’est le cas de l’Ouganda où le gouvernement met en place des réglementations et des normes sur la qualité de l’air, notamment pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par l’industrie (produits chimiques toxiques, fumées) et à l’urbanisation. D’autres pays comme l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Maroc misent sur la transition énergétique pour préserver la couche d’ozone fragilisée par la combustion des énergies fossiles.
Benoit-Ivan Wansi