C’est Patrick Eyogo Edzang, le ministre gabonais de l’Énergie et de l’Eau, qui l’a annoncé à la presse à Libreville. La Banque africaine de développement (BAD) s’apprête à débloquer une somme de 130,6 milliards de francs CFA (200 millions d’euros) pour renforcer le réseau d’eau potable dans la capitale du Gabon. Mais cette décision doit encore être approuvée lors du prochain conseil d’administration de la BAD qui se tiendra en juillet 2018.
En attendant la confirmation de l’institution financière panafricaine, le ministre Patrick Eyango Edzang a donné quelques détails sur la destination de cet argent. Il servira à remplacer 150 kilomètres de canalisations hydriques dont la vétusté est en partie la source des problèmes d’accès à l’eau à Libreville. Le ministre a également laissé entendre que le gouvernement allait lancer la construction d’une usine de potabilisation de l’eau. Sur ce projet, l’État gabonais pourra compter sur l’appui du groupe panafricain Eranove, qui est également concessionnaire (avec Envol Afrique) du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Kenié au Mali.
Il faut dire que, pour la prochaine usine de traitement de l’eau potable, destinée à la population de Libreville, les travaux devraient démarrer d’ici la fin de l’année et s’achever dans deux ans. L’usine devrait avoir une capacité de 140 000 m3 d’eau par jour. Une quantité d’eau potable suffisante pour la population de Libreville, mais très loin d’éradiquer le problème rémanent d’accès à l’eau dans le reste du pays.
L’accès à l’eau potable reste un défi dans les zones rurales gabonaises
Si la population de Libreville s’apprête à voir le bout du tunnel, les personnes vivant dans les zones rurales (plus de 400 000, représentant 25 % de la population gabonaise) ne sont que 48 % à avoir accès à l’eau potable, selon le Système d’information des services de base eau et énergie en milieu rural. L’État gabonais envisage cependant d’atteindre l’accès universel à l’eau potable d’ici 2035. Il a confié cette grande mission au Conseil national de l’eau et de l’électricité (Cnee) qui doit travailler notamment avec les acteurs privés pour « passer d’une logique de fourniture d’équipements à une logique de fourniture de services, en faisant souscrire les ménages ruraux aux services payants apportés par l’opérateur privé ». Les résultats d’une telle démarche restent attendus.
Jean Marie Takouleu