Il y avait de la tension dans l’aire, le dimanche 11 avril 2021 à Bambouchine, une bourgade située en banlieue de Libreville au Gabon. Les populations ont manifesté leur colère contre un projet d’implantation d’une décharge publique dans leur contrée. La manifestation est consécutive au marquage des maisons à démolir. L’opération menée il y a une semaine par une mission de personnes à bord de véhicules tout terrain serait préparatoire, selon des indiscrétions captées sur place, à l’implantation d’une future décharge publique. « Au lieu de nous amener l’eau, l’électricité et la route, ils veulent nous amener la poubelle », s’indigne Telesphore Edou, le porte-parole des habitants de Bambouchine.
Jusqu’ici, aucune autorité gouvernementale n’a confirmé ou infirmé les soupçons des populations. Mais selon les riverains, plusieurs délégations multiplient des vas-et-viens dans la zone sans rien dire aux populations. La dernière mission en date remonte au 8 avril 2021.
Un réel danger de pollution
C’est la deuxième fois qu’un tel projet est mis au goût du jour à Bambouchine. Selon des autorités jointes par la presse locale, Bambouchine a déjà été choisi par le passé pour accueillir une décharge additive à celle de Libreville. Mais selon les mêmes sources, le projet aurait été abandonné à cause de sa proximité avec l’océan atlantique et le parc national d’Akanda connu pour ses colonies d’oiseaux.
Outre la pollution, l’aménagement d’une décharge publique à Bambouchine chasserait de facto les populations dont certaines y vivent depuis 3 à 4 décennies.
Les craintes des populations de Bambouchine suite aux rumeurs sur l’implantation d’une décharge dans leur village sont d’autant plus fondées, que l’unique décharge de Libreville est débordée. Et le 3 mars 2021, le maire de la ville a annoncé le déguerpissement des populations voisines de la décharge de Mindoubé, où sont déversées 500 à 600 tonnes de déchets par jour.
Boris Ngounou