A l’occasion du 3e sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), qui s’est tenu les 3 et 4 septembre 2018 à Pékin, en Chine, les autorités gabonaises ont passé un accord avec Tebian Electric Apparatus Stock Ltd (TBEA). L’entreprise chinoise, spécialisée dans les énergies éoliennes et solaires, investira 180 millions d'euros dans le projet hydroélectrique FE2, au nord- est du Gabon.
« Le chantier de la centrale hydroélectrique de FE2, sur la rivière Okano à Mitzic, devrait bientôt redémarrer » a déclaré Liban Soleman. Le responsable du Bureau de coordination et de planification pour un Gabon émergent (BCPGE), s’exprimait ainsi en marge du 3e sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), qui se tenait début septembre à Pékin, en Chine. C’est une annonce décisive, pour près de 2 millions de gabonais, qui ont attendu longtemps les retombés d’un projet, dont les travaux de construction ont été abandonnés trois ans après leur démarrage en 2010.
La centrale hydroélectrique de FE2
Les Chutes FE2, sur la rivière Okano, se trouvent au sud-est de Mitzic, une localité située dans la région de Woleu-Ntem au Nord-Est du Gabon. Cette partie de la rivière est caractérisée par deux séries de chutes entrainant un dénivelé total de 88 mètres sur 2 150 mètres de distance environ. C’est depuis cet endroit qu’avaient été lancés, en 2010, les travaux de construction d’une centrale hydroélectrique, prévue pour générer 36 mégawatts de puissance totale.
Sauf que le chantier qui devait à terme approvisionner en énergie la province de Woleu-Ntem, la ville de Ndjolé et la capitale du pays, Libreville, a été interrompu, faute de financement.
Les 180 millions d’euros, un investissement direct étranger
Les fonds chinois de 180 millions d’euros, sont apportés par Tebian Electric Apparatus Stock Ltd (TBEA), une entreprise spécialisée dans les énergies éoliennes et solaires. Il s’agit d’un investissement direct, sous forme d’un partenariat public-privé avec le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS). Une structure étatique fondée en 2012, pour permettre au Gabon de se diversifier et développer de nouveaux projets qui génèreront des revenus provenant de secteurs d’activités autres que le pétrole.
La centrale hydroélectrique de FE2 est une priorité pour le gouvernement gabonais, « qui travaille dès à présent à instaurer un mix énergétique plus équilibré, afin de réduire sa dépendance aux hydrocarbures ». a ajouté Soleman, qui est également le responsable de l’Agence nationale de promotion des investissements du Gabon (Anpig). Pour mémoire : les industries extractives essentiellement constituées du pétrole représentent près de 40 % du PIB, 45 % des ressources budgétaires et 85 % des exportations. Les prévisions de croissance du pays pour l’année 2018 s’établissent à 2,2%.
Boris Ngounou