Le gouvernement gabonais veut atteindre un taux de raccordement en eau potable à 95 % de sa population. Dans les prochains jours, un projet d’adduction d’eau potable de 300 km de conduites à Libreville et ses environs sera mis en œuvre. Il est financé à hauteur de 77 milliards de FCFA, soit 118 millions d'euros, par la Banque africaine de développement (BAD).
La BAD vient de signer un accord de prêt d’environ 118 millions d’euros avec le gouvernement gabonais. Le montant permettra de financer un projet d’adduction d’eau potable à Libreville et dans les environs de la capitale. L’information a été rendue publique le mardi 12 février par le représentant de la Banque au Gabon, Robert Masumboko.
Ce projet fera passer le taux d’accès à l’eau potable de 25 à 85 % en zone rurale et de 45 à 95 % en agglomération. Il permettra également d’améliorer les conditions de vie, surtout en matière d’assainissement. Le taux d’assainissement passerait ainsi de 10 à 89 % en zone rurale et de 32 à 80 % en zone urbaine. « C’est un chantier énorme dont le but est de faire en sorte que le stress hydrique que connait la population de la capitale gabonaise et de ses environs ne soit qu’un lointain souvenir dans quelques mois. Le gouvernement a pris l’engagement ferme de réhabiliter 150 km de conduites en eau potable et la reconstruction de 150 nouvelles canalisations » a déclaré le ministre gabonais de l’économie, Jean-Marie Ogandage.
Libreville est la ville la plus peuplée du Gabon, avec un peu plus de 700 000 habitants, soit plus de la moitié de la population de tout le pays. Comme dans d’autres pays africains, l’accès à l’eau potable reste une préoccupation majeure au Gabon. Bien que le continent dispose de plus de 5000 milliards de mètres cubes d’eau dans ses nappes phréatiques, 320 millions d’habitants sont encore privés d’eau potable. Le Gabon par exemple n’a pas encore connu de stabilité en la matière, malgré la kyrielle d’efforts fournis jusqu’à présent. En 2018, la BAD a prêté au Gabon 74,5 millions d’euros afin de lui permettre de réaliser son projet « Grand Libreville ». Ce dernier devait créer les conditions pour résorber le déficit en eau potable de 50 000 m3 par jour dans la capitale gabonaise et dans les communes d’Akanda, Owendo et Ntoum. En 2016, la Société d’énergie et d’éau du Gabon (Seeg) avait déjà installé l’adduction de 360 000 m3 d’eau par jour et le réseau s’étendait depuis sur 2 139 km. Ce qui permettait de desservir 47 localités. Le nouveau prêt de la BAD devait permettre de stabiliser définitivement la situation.
Luchelle Feukeng