La justice gabonaise est plus que jamais outillée sur la législation et le trafic en matière de faune sauvage. Le sujet était au cœur d’un atelier de formation tenu du 8 au 9 juin 2022, dans la salle de conférence de la Direction générale de la Faune et des Aires protégées (DGFAP) du ministère gabonais en charge des Eaux et forêts. La trentaine d’officiers de police judiciaire (OPJ) et d’agents de police judiciaire (APJ) présente a été formée sur six thématiques à savoir.
Il s’agit du trafic de la faune sauvage : cas de saisies des produits de la faune sauvage, la législation relative à la protection de la faune sauvage au Gabon, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), les procédures pénales en matière d’Eaux et forêts, le procès-verbal de constatation d’infraction en matière d’Eaux et forêts et les règles d’éthique et de déontologie.
Cette initiative du ministère gabonais des Eaux et forêts et de l’organisation non gouvernementale (ONG) Conservation Justice, était rendue ainsi à sa 56e session, pour un total de 3000 OPJ et APJ formés.
Elle intervenait dans le cadre du programme d’Appui à l’application de la loi sur la faune (AALF) au Gabon. « Les capacités de la police judiciaire sont renforcées pour favoriser le respect des procédures pénales qu’ils gèrent. Cette formation spécifique est octroyée régulièrement aux agents des Eaux et forêts comme aux forces de l’ordre, qui jouent également un rôle capital dans la protection de la faune sauvage. C’est un exemple de bonne collaboration entre services de différents corps » explique Luc Mathot, le directeur exécutif de Conservation Justice.
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Présenté comme un havre pour la faune sauvage, le Gabon est devenu une nouvelle cible pour les réseaux de braconniers. Selon un rapport de Conservation justice publié en 2015, pas moins de 20 000 éléphants y ont été tués entre 2004 et 2014. Dont 12 000 dans le parc de Minkébé, aire naturelle protégée de 8 000 km2, située dans la province du Woleu-Ntem, dans le nord-est du Gabon. Tandis que 10 000 autres ont disparu dans le reste du pays.
Boris Ngounou