Les autorités gabonaises veulent remplacer la part du pétrole dans le PIB (22,1 % en 2017 selon Banque mondiale), par les recettes de l’exploitation durable du bois. « Nous finalisons actuellement une stratégie pour le développement du secteur forêt-bois qui verra l’établissement de plantations forestières et la création de plus de 50 000 emplois sur 5 ans », a déclaré Lee White, le ministre gabonais de l’Environnement et des Forêts.
Dans cette optique, plusieurs usines de transformation de bois se sont implantées à Nkok, une zone économique spéciale située à 27 kilomètres de Libreville la capitale. Selon le ministre Lee White, cette dynamique se poursuivra avec la création au sud-est du pays, d’autres zones économiques spéciales dans les villes de Lambaréné et de Franceville, avec à la clé la création de près de 5 000 emplois sur les 12 prochains mois. « C’est à travers cette stratégie que la forêt gabonaise contribuera plus significativement à l’économie nationale. Le bois, ressource renouvelable lorsqu’il est exploité de manière durable, pourrait dès 2030 se substituer au pétrole dans notre économie » a rassuré Lee White.
Près de 6,8 millions d’hectares de forêt ont déjà été aménagés
Le Gabon, pays forestier d’Afrique centrale, recouvert à 85 % par la forêt, s’est résolument tourné vers l’exploitation durable de son bois depuis 1996. Cette démarche a été consacrée le 31 décembre 2001 par la promulgation de la loi N° 016/01 portant code forestier, dont les deux axes majeurs sont l’aménagement des forêts et l’industrialisation plus poussée de la filière bois.
Selon le Programme alimentaire mondial (FAO), près de 6,8 millions d’hectares de forêt ont déjà été aménagés à travers 19 concessions forestières. Toutefois, l’organisation onusienne plaide pour les petites concessions forestières, non prises en compte par le nouveau code forestier. Ce dernier a en effet orienté toutes ses prescriptions en matière d’aménagement forestier et d’industrialisation sur de vastes concessions permettant de suivre le principe d’une rotation longue de l’ordre de 20 à 30 ans, et qui plus est avec des moyens considérables. Toutes choses dont ne peuvent se permettre les petites et moyennes entreprises forestières (PMEF) exploitant des permis de taille plus modeste. Ces permis représentent pourtant 5 à 6 millions d’hectares de forêt. Une superficie non négligeable qui détient 80 % des entreprises et 50 % des emplois.
Au Gabon le secteur forestier reste le premier employeur privé, et se situe au second rang des recettes que l’État tire de ses ressources naturelles.
Boris Ngounou