Les résolutions prises au lendemain du symposium sur les aires protégées, qui s’est tenu au Gabon en avril 2019, sont légion. Pour l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) du Gabon, principale organisatrice de l’évènement, il est urgent de prendre des mesures en vue de mieux protéger les parcs nationaux. Les aires protégées situées autour de Libreville contribuent à la lutte contre la pollution et favorisent l’élevage des poissons. « Le capital naturel dans ces espaces vaut de l’argent », a rappelé Lee White, secrétaire administratif de l’Agence dans une interview à notre confrère Le Nouveau Gabon. Pour lui, il faut trouver un moyen de préserver les parcs de Pongora et d’Akanda qui bordent Libreville.
Les espaces verts, une niche d’opportunités pour le Gabon
Préserver les espaces verts au sein de la capitale gabonaise facilitera l’élevage des poissons au sein des mangroves qui s’y trouvent. Comme le constate Lee White, « si on remblaie Akanda et Pongara aujourd’hui, il n’y aura plus de poissons, de capitaines, de crevettes à manger pour les enfants » dans les années à venir. Mais la question ne se limite pas seulement à l’élevage de poissons. Les espaces verts sont importants pour la santé humaine. En effet, d’après l’ANPN, « les enfants qui ont accès aux forêts ont beaucoup moins de problèmes de santé, des allergies, des problèmes psychologiques » que ceux qui n’y ont pas accès.
Les parcs de Pongora et d’Akanda protègent également Libreville de l’effet des changements climatiques souvent accompagnés de la montée de l’eau de mer. Les mangroves, soulignent également Lee White revêtent une importance capitale pour la maitrise des inondations qui sont fréquentes à Libreville. Ces inondations sont souvent dues au manque d’infrastructures et aux canalisations bouchées. Une situation où l’on voit des tonnes de litres d’eau générées par la pluie se retrouver dans les rues et dans les maisons de la capitale gabonaise. Des estimations montrent que le niveau d’eau pourrait atteindre jusqu’à 25 m dans certaines zones du pays au cours des prochaines inondations.
Miser sur la jeunesse gabonaise pour préserver l’environnement
Pour assurer la préservation des espaces verts, l’agence nationale des parcs nationaux du Gabon a choisi d’investir dans l’éducation de la jeunesse. Quelques mois plus tôt, 12 000 élèves ont été choisis pour visiter les parcs de la ville. Au cours de cette excursion, ils ont reçu des notions de base relatives au rôle crucial que jouent ces réserves naturelles dans la préservation de l’environnement. « Si les enfants ne comprennent pas l’importance de ces aires protégées, elles n’existeront plus dans 20 ans », a affirmé Lee White. D’ailleurs, l’ANPN a choisi de laisser l’accès libre aux parcs, afin d’accueillir le plus grand nombre de personnes et de mieux les sensibiliser à leur préservation.
Un symposium pour sauver les aires protégées
Le symposium sur les aires protégées a été organisé par l’ANPN en collaboration avec le Centre national de la Recherche scientifique et technologique (CENAREST), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD-France), l’Université de Douala (Cameroun), l’Université des Sciences et techniques de Masuku (Gabon) et la Widlife Conservation Society (WCS). Il s’est tenu du 23 au 26 avril 2019 à Libreville. Le symposium était une initiative menée en vue de trouver des moyens pour mettre en œuvre et favoriser un développement périurbain vert. Des moyens qui permettent d’intégrer les aires protégées au sein des éléments structurants de l’aménagement du territoire tout en réduisant les risques de catastrophes naturelles. Le symposium s’inscrivait dans le cadre de la restitution du Projet Arc d’Émeraude, coordonné par l’ANPN et dont le financement a été obtenu grâce à l’Accord de Conversion de Dettes (ACD) France-Gabon le 29 janvier 2008.
Luchelle Feukeng