«Le One Forest Summit de Libreville ne sera pas un sommet de plus. Il sera un sommet utile pour l’action, la mise en application à grande échelle de certaines décisions vitales pour l’avenir de notre planète.», lit-on sur le site officiel de l’événement. Les assises de Libreville, les 1er et 2 mars 2023, se donnent pour objectif, de déboucher sur de nouveaux engagements et des initiatives concrètes concernant la progression des connaissances et la promotion de la coopération scientifique sur les écosystèmes forestiers, la promotion de chaînes de valeurs durables dans le secteur forestier, le développement de sources de financement innovantes notamment en explorant les solutions de conservation de la biodiversité fondées sur le marché.
Le One Forest Summit attend également promouvoir la solidarité entre les trois grands bassins forestiers tropicaux de la planète (le bassin du Congo, la forêt amazonienne et les forêts d’Asie du Sud-Est). «La protection de ces trois bassins forestiers constitue un enjeu mondial. En séquestrant des centaines de millions de tonnes de CO2, ces bassins forestiers jouent un rôle critique dans la régularisation du climat», indiquent les canaux officiels de communication de l’évènement.
Des célébrités annoncées
S’appuyant sur l’expérience des précédents sommets One Planet, ce sommet réunira des chefs d’États et de gouvernements, des dirigeants d’organisations internationales, des institutions financières, des représentants du secteur privé, des organisations non gouvernementales (ONG) internationales, des think tanks et des centres de recherche, des organisations de populations autochtones et la société civile.
Des célébrités seront également de la partie. Notamment l’acteur américain Harrison Ford, l’éthologue britannique Jane Goodall, le chercheur spécialiste des tourbières de la cuvette congolaise Simon Lewis, lui aussi Britannique, le photographe franco-brésilien Sebastião Salgado, ou la primatologue ougandaise Gladys Kalema.
Le choix du Gabon
Le choix du Gabon comme pays hôte du sommet est avant tout une reconnaissance du leadership et des efforts déployés par le pays d’Afrique centrale pour la préservation de la biodiversité et des forêts. Si le pays est recouvert 88 % par la forêt équatoriale composante du bassin du Congo, l’un des grands poumons de la planète, il y a que dès le début de la décennie 2000, le Gabon a créé, sur la base des résultats des évaluations botaniques, fauniques et socio-économiques, un réseau de 13 Parcs nationaux. Ceux-ci s’étendent sur près de 3 millions d´hectares, protégeant 10% de son territoire. Presque inédit ! Le pays a également créé la plus grande réserve océanique d’Afrique de protection de la biodiversité marine, comportant un réseau de 20 parcs marins et réserves aquatiques pour protéger 26% ses eaux territoriales et devant s’étendre sur 53 000 Km².
Lire aussi-GABON : le Cafi accorde un nouveau financement de 150M$ pour préserver les forêts
C’est depuis 2010 que les autorités gabonaises affichent leur volonté de développer une filière bois respectueuse de l’environnement et économiquement rentable. Une volonté traduite par l’interdiction de l’exportation du bois en grume tout en encourageant la construction d’usines locales de transformation du bois. C’est dans ce contexte que sera lancé en 2012, la Zone économique spéciale (ZES) de Nkok, établie sur 1 126 hectares, à 27 km de Libreville la capitale gabonaise. C’est dans cette zone franche industrielle que transite un tiers de la production nationale du bois gabonais, évalué en 2019 à 2,1 millions de m3, par le ministère gabonais de l’Économie.
Pour s’assurer que le bois transformé dans la ZES de NKok, ne bafoue pas les principes environnementaux et sociaux, le gestionnaire des lieux, la Gabon Special Economic Zone (GSEZ), a lancé l’initiative TraCer. « Tous les forestiers qui approvisionnent la ZES en grumes sont évalués suivant le système de diligence raisonné. Sur la base des documents de légalité du bois présentés par les fournisseurs, nos techniciens descendent jusque dans les concessions forestières, pour vérifier plusieurs détails, à l’instar de la correspondance entre les numéros de série des grumes et les numéros des souches laissées en forêt » explique Séraphin Oumbe, le coordonnateur technique de l’agence TraCer de Nkok. Lorsque l’évaluation d’un exploitant forestier est non concluante, le Tracer de Nkok fait recours à son service de mise en conformité, qui accompagne les fournisseurs de bois non conformes dans la correction de leurs écarts.
Le calendrier de l’évènement
Le premier jour du sommet, le 1er mars, réunira des membres de gouvernements et de la société civile ainsi que des experts afin d’avancer sur l’ambition portée par les trois principaux axes du One Forest Summit. Les participants auront l’opportunité de prendre part à des événements ministériels et des sides events sur ces trois piliers du Sommet.
La deuxième journée, le 2 mars, sera consacrée à la séquence de haut niveau du One Forest Summit, réunissant les chefs d’États et de gouvernements sur le sujet du bassin du Congo et des défis communs rencontrés par les bassins forestiers tropicaux africain, amazonien et asiatique.
Boris Ngounou