Le Gabon vient de donner son feu vert pour mettre à contrition ses réserves naturelles dans le cadre d’un objectif mondial visant à préserver près d’un tiers du patrimoine biologique de la planète à l’horizon 2030. C’est le cap qui a été fixé lors de la conférence internationale organisée en visioconférence le 22 avril 2020 par le Costa Rica et la France, en leur qualité de co-présidents de la Coalition pour une Haute Ambition pour la Nature et l’Homme. Y ont également participé, les représentants des Parties à la Convention sur la diversité biologique.
Le Gabon, l’un des six pays d’Afrique centrale qui partagent la forêt du bassin du Congo (deuxième poumon vert de la planète), a saisi l’occasion de cette réunion pour réaffirmer son engagement pour la conservation de sa biodiversité marine et terrestre. « Notre pays lance par ailleurs un appel à la communauté internationale afin d’unir nos forces et agir ensemble pour une planète meilleure, une planète sans pandémies » a déclaré Lee White, le ministre gabonais de l’Environnement et du Développement durable. La réunion s’est déroulée dans un contexte mondial marqué par le Covid-19. Une pandémie qui selon le ministre, trouve son origine dans les interactions sans cesse grandissantes et « contre nature entre différentes espèces d’animaux sauvages, arrachées à leur habitat naturel, et entassées dans un marché de viande ».
Il était donc question pour les participants à cette conférence, d’adopter un cadre mondial « post 2020 » sur la biodiversité à la hauteur des enjeux actuels de la planète afin de lutter contre les changements climatiques et préserver la biodiversité. D’où l’objectif visant à préserver « 30 % des Terres et 30 % des Océans à l’horizon 2030 ».
Le Gabon figure en première ligne des efforts de conservation
Avec près de 75 % de territoire recouvert de forêt et l’un des taux de déforestation les plus faibles au monde (0,09 % entre 2000 et 2010), le Gabon figure en première ligne des efforts de conservation. Le pays s’est fortement investi dans la protection des écosystèmes marin et terrestre avec notamment la création de 9 parcs marins, 11 réserves aquatiques et 13 parcs nationaux. Aujourd’hui, 28 % des divers écosystèmes marins du Gabon sont consacrés à la conservation et 21 % des écosystèmes terrestres sont protégés.
Sur le plan sous régional, le gouvernement gabonais et celui de la RDC voisine ont signé en décembre 2019, un mémorandum d’entente sur la protection de la biodiversité. Cet accord permettra aux deux principaux acteurs de la protection de la forêt du bassin du Congo d’échanger leurs expériences dans le domaine de la conservation.
Boris Ngounou