GABON : l’État va primer des solutions digitales sur la protection de la mangrove

Par - Publié le / Modifié le

GABON : l’État va primer des solutions digitales sur la protection de la mangrove © Marius Dobilas/Shutterstock

Fragilisée par l’extension urbaine, les déversements d’hydrocarbures et les projets immobiliers, la mangrove gabonaise retrouvera sa splendeur grâce à une stratégie gouvernementale qui commence par la sélection d’une application mobile pour la surveillance de ses écosystèmes.

La Journée internationale pour la conservation des écosystèmes de mangroves qui se célèbre les 26 juillet n’est passée inaperçue cette année au Gabon. Et pour preuve, un défi est lancé pour la sélection des meilleures applications mobiles dédiées à la surveillance de ce biotope sur le littoral gabonais. L’initiative de la Direction générale des écosystèmes aquatiques vise à muscler la lutte contre les constructions illégales, les dépôts d’ordures et le déversement des eaux usées sur les sites de mangroves notamment celui de Mindoubé (près de Libreville) qui est de plus en plus menacé.

« Les candidats disposent de deux mois à compter d’août 2023 pour concevoir leurs projets en trois exemplaires. Nous examinerons l’originalité et le caractère innovant, mais aussi l’impact concret sur l’environnement. Les concepteurs retenus défendront leurs solutions devant un jury qui sera composé d’experts de la biodiversité, du numérique et des représentants des organisations non gouvernementales (ONG) », indique l’équipe pilotée par Jean Hervé Mve Beh.

La solution digitale lauréate sera récompensée à hauteur de 500 000 francs CFA (762 euros) par le ministère gabonais des Eaux et forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan climat et du Plan d’affectation des terres. Elle devra cartographier les mangroves (coordonnées GPS) et permettre aux Gabonais de signaler en temps réel des atteintes à leur biotope. Ce qui serait bénéfique, car selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), la mangrove évite l’érosion côtière et les inondations, purifie l’eau et abrite les crustacés, entre autres fonctions.

Lire aussi-GABON : une technique basée sur l’ADN permet de recenser 95 000 éléphants de forêt

Ces écosystèmes sont également considérés comme des puits de carbone puisqu’ils stockeraient cinq à dix fois plus de dioxyde de carbone (CO2) que les forêts tropicales, d’après une étude de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) basée à Paris en France. Autant de vertus écologiques qui motivent les autorités du Gabon à restaurer les 70 hectares de mangrove que ce pays d’Afrique centrale a perdus entre 2018 et 2021, selon les chiffres officiels.

Benoit-Ivan Wansi

Plus sur le même thème

Plus dans la même région

Nous respectons votre vie privée

Ce site utilise des cookies et des technologies statistiques pour améliorer votre expérience. En cliquant j'accepte, vous donnez votre accord.

J'accepte
X
Newsletter AFRIK 21