La société d’investissement française Meridiam et son partenaire, Gabon Power Company (GPC), la filiale du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) viennent de boucler le financement pour la construction du barrage hydroélectrique de Kinguélé Aval. L’installation permettra de produire 35 MW d’électricité.
Le projet d’aménagement hydroélectrique de Kinguélé Aval franchit une nouvelle étape. Meridiam et Gabon Power Company (GPC), les deux développeurs du projet viennent de boucler le financement nécessaire à la construction des nouvelles infrastructures hydroélectriques. Il s’agit de 179 millions d’euros mobilisés grâce à la participation de la Banque africaine de développement (BAD), ainsi que de la Société financière internationale (SFI), la filiale du groupe de la Banque mondiale responsable du financement du secteur privé.
Kinguélé Aval reçoit aussi le financement de la Banque de développement d’Afrique du Sud (DBSA) et d’Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF), un fonds appartenant à Private Infrastructure Development Group (PIDG). Avec cette mobilisation financière réussie, le projet entre dans sa phase de construction. Kinguélé Aval est développé par Asonha Énergie, l’entreprise créée ad hoc par Meridiam et GPC pour la construction et l’exploitation des futures installations.
Une capacité attendue de 35 MW
Le barrage hydroélectrique de Kinguélé Aval sera construit sur la rivière Mbéi, à 100 km à l’est de Libreville, la capitale du Gabon. La retenue d’eau disposera d’une centrale hydroélectrique qui affichera une capacité de 35 MW, soit une production annuelle de 205 GWh. C’est l’équivalent de 13 % de l’électricité consommée dans la ville de Libreville. Selon Meridiam, la future centrale hydroélectrique contribuera au remplacement de capacités thermiques existantes et permettra d’économiser plus de 150 000 tonnes d’émissions de CO2 par an.
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Comme tout projet hydroélectrique nécessitant la construction d’un barrage, Kinguélé Aval aura des impacts sur l’environnement et les populations locales. Le réservoir du barrage occupera 291 hectares dans la zone tampon du Parc national des monts de cristal. Par ailleurs, « la zone d’influence directe concerne les sites propres au projet, directement touché par l’aménagement. Il s’agit du village d’Andock Foula, de ses alentours, en amont et en aval, jusqu’au débarcadère d’Atak (village d’Alen Komo), de la rivière Mbéi, ainsi que des abords du Parc national des monts de cristal où se situe le réservoir », indique le rapport d’étude environnementale et sociale du projet d’aménagement hydroélectrique de Kinguélé Aval publié en juin 2020.
Quels engagements pour la préservation l’environnement ?
Dans un contexte marqué par un regain d’intérêt des investisseurs, notamment les institutions financières internationales sur les questions environnementales et sociales des projets de développement, « Asonha Énergie a élaboré un plan d’action conçu pour générer des gains nets de biodiversité selon la méthode “éviter-réduire-restaurer-compenser”. Ce plan est mis en place en étroite collaboration avec l’Agence nationale de la protection de la nature (ANPN) et le ministère gabonais des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement », promettent les promoteurs du projet.
Pour mémoire, Asonha Énergie est détenue à 60 % par Meriadiam. Le reste des parts reviennent à GPC, la filiale du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS). Les deux partenaires prévoient d’employer 800 personnes pendant la phase de construction du barrage et de la centrale. Le chantier devrait être livré avant la fin de 2024.
Jean Marie Takouleu