Un accord de partenariat public-privé (PPP) a été signé récemment entre l’entreprise française Meridiam et le gouvernement gabonais. Il concerne la mise en œuvre du projet hydroélectrique de Kinguélé Aval, dans la province de l’Estuaire à l’ouest du pays.
Le projet hydroélectrique de Kinguélé Aval devrait désormais entrer dans sa phase de réalisation puisque un accord de partenariat public-privé vient d’être signé entre le gouvernement gabonais et Meridiam, une entreprise française spécialisée dans le développement, le financement et la gestion de projets d’infrastructures.
Selon les termes de cet accord, l’entreprise basée à Paris, la capitale de la France, détiendra 60 % de participation dans la société Asonha Energie, mise en place pour l’exploitation des futures installations. Le reste des actions de la société (40 %) sera détenu par le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), le fonds souverain de ce pays d’Afrique centrale. Ces deux partenaires devront investir 150 millions d’euros pour la mise en œuvre du projet hydroélectrique de Kinguélé Aval.
La réalisation du projet
Un appel d’offres a déjà été lancé pour le choix d’une entreprise qui devra exécuter le contrat d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction des infrastructures relevant du projet hydroélectrique Kinguélé Aval. Son nom vient du fait qu’il est mis en œuvre en aval du barrage hydroélectrique de Kinguélé qui fournit 68,4 MW grâce aux eaux de la rivière Mbei. Un autre barrage, qui sera construit en amont, est situé à 100 km de Libreville, la capitale gabonaise.
Près du village Andock Foula, Asonha Energie assurera « la construction d’un réservoir, d’une centrale électrique, d’un bassin de tranquillisation et d’une sous-station ». La centrale hydroélectrique de Kinguélé Aval affichera une capacité de 34 MW. Selon Meridiam, les travaux de construction devraient commencer au deuxième trimestre de 2020 pour une mise en service prévue en fin 2023. Pendant la période de construction, 800 emplois directs seront créés sur le chantier. Et pendant la phase d’exploitation, vingt professionnels gabonais seront responsables de l’exploitation de la centrale hydroélectrique. Asonha Energie vendra l’électricité produite à la Société d’énergie et d’eau du Gabon (Seeg), en application d’un contrat d’achat d’électricité (CAE) signé pour une durée de 30 ans.
Le projet reçoit le soutien de la Société financière internationale (SFI), la filiale de la Banque mondiale en charge du financement du secteur privé, de la Banque africaine de développement (BAD), de la Banque de développement de l’Afrique australe (DBSA) et de la Banque islamique de développement (BID).
L’impact sur la biodiversité locale
« Le projet hydroélectrique de Kinguélé Aval fournira environ 13 % des besoins en électricité de Libreville (…). Cette centrale contribuera au remplacement de capacités thermiques existantes et permettra d’économiser plus de 150 000 tonnes d’émissions de CO2 par an », indique Meridiam. La construction d’un barrage modifie toujours l’environnement autour de l’installation.
Pour ce qui est de Kinguélé Aval, certains animaux aquatiques, notamment les crocodiles et les poissons, ne pourront plus remonter ou descendre le courant à cause du barrage. La retenue sera par ailleurs construite dans la zone tampon du Parc national des monts de cristal qui s’étend sur une superficie de 1 200 km2. Meridiam promet un plan d’action en faveur la biodiversité afin de protéger ou rétablir les habitats des espèces menacées. En guise de compensation, l’entreprise française a indiqué qu’elle apporterait un soutien financier (sans en préciser le montant) à la recherche en botanique et aux études sur les poissons de la rivière Mbei.
Jean Marie Takouleu