Olam palm Gabon (O P G), la plus ancienne palmeraie du pays, plantée pour la première fois par la société Gabonaise Agrogabon en 1981, reprise par Siat Gabon et rachetée en 2016 par le groupe singapourien Olam, vient d’être certifiée par l’association Table ronde pour l’huile de palme durable (RSPO, en anglais Roundtable on Sustainable Palm Oil).
La certification RSPO atteste du fait que dans la palmeraie de Makouke, qui emploie 710 personnes parmi lesquelles 658 Gabonais pour une production de 22 tonnes d’huile par jour, le travail est fait de manière durable, c’est-à-dire économiquement viable, écologiquement appropriée et socialement bénéfique. « Depuis le début de nos activités, nous nous sommes engagés à protéger les terres à haute conservation tout en assurant le développement et l’exploitation durables de nos plantations de palmiers. Nous sommes honorés que nos efforts aient été reconnus par la RSPO dans ses premiers prix », s’est réjoui Darshan Raiyani, le directeur des plantations d’Olam Gabon.
Olam Palm Gabon gère une zone de concession globale de 144 000 hectares, dont plus de 50 % (72 000 ha) de forêts, zones humides et savanes protégées en permanence. L’entreprise s’est engagée à ne pas poursuivre le développement ou l’expansion de nouvelles plantations jusqu’à ce que toutes celles qui sont déjà existantes obtiennent la certification RSPO complète en 2021.
Il faudra tout de même un contrôle permanent
La certification RSPO ne devrait pas cependant dédouaner Olam palm Gabon des contrôles sur le respect des normes environnementales. Car cette certification mise sur pied en 2004 par les grands producteurs et consommateurs d’huile de palme en coopération avec le Fonds mondial pour la nature (WWF) a fait l’objet de critiques formulées par divers secteurs, en particulier les ONG de défense de l’environnement.
Son efficacité est pour l’instant considérée comme très limitée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui a affirmé dans un rapport en 2018 que ce système de certification « s’est avéré, jusqu’à présent, à peine plus efficace pour empêcher la déforestation que son équivalent non certifié ». Elle a tout de même souligné le caractère assez récent de cette initiative et son potentiel pour améliorer la situation.
Il faut en effet rappeler que certaines entreprises certifiées RSPO vantent les mérites de l’huile de palme « durable » tout en continuant à défricher la forêt tropicale. C’est le cas du géant de l’huile de palme Wilmar, actuellement premier groupe mondial dans le domaine, qui est impliqué dans une centaine de conflits fonciers et humains, rien qu’en Indonésie. Ce qui a poussé près de 256 organisations de protection de l’environnement et de défense des droits humains de par le monde à rejeter la certification RSPO, la considérant comme inefficace.
Boris Ngounou