Les organisations non gouvernementales environnementales (ONG) et sociales réunies au sein de la Coalition des organisations de la société civile pour la responsabilité sociétale des entreprises (COSC-RSE) accusent l’entreprise Olam Palm Gabon, dont l’usine est implantée à Ndendé au sud du pays, de polluer la rivière Iroungou. Ressources en eau et biodiversité locale sont affectées.
Olam Palm Gabon, une joint-venture entre la République du Gabon (40 %) et la multinationale singapourienne Olam International (60 %), est à nouveau éclaboussée dans une affaire de pollution environnementale. Les organisations non gouvernementales environnementales (ONG) et sociales réunies au sein de la Coalition des organisations de la société civile pour la responsabilité sociétale des entreprises (COSC-RSE) accusent l’entreprise dont l’usine est implantée à Ndendé au sud du Gabon, d’avoir pollué la rivière Iroungou.
Dans une récente sortie, la COSC-RSE révèle un changement de la couleur des eaux de la rivière Iroungou, une dégradation de la végétation terrestre, des odeurs nauséabondes émanant de la rivière où affluent des poissons morts. «Au regard des risques environnementaux et sociaux qui peuvent découler de cette pollution, nous estimons que ce désastre environnemental ne pourrait être qualifié d’accident, il s’agit pour nous, d’une mauvaise gestion des aspects environnementaux pour laquelle la responsabilité de Olam Palm Gabon doit être engagée», affirme Edwige Eyang Effa, la coordinatrice de la COSC-RSE.
Une rencontre avec le responsable développement durable d’Olam
Comme mesure conservatoires, la Cosc-RSE exige une analyse des eaux souterraines, des lacs et autres cours d’eau situés près de l’usine, utilisés pour les besoins domestiques des communautés de Mbadi, Iroungou et Nanga. La coalition souhaite avoir une séance de travail avec le responsable développement durable d’Olam et une autorisation de visite de l’usine et de la zone incriminée lors de la descente de terrain prévue sous peu.
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Installée au Gabon depuis 1999, Olam Palm Gabon est aujourd’hui le premier employeur privé du pays, avec près de 4000 salariés. Avec une production de 100 000 tonnes, dont 22 000 tonnes d’huile de palme raffinée en 2021, l’agro-industriel n’est pas à sa première accusation de pollution environnementale. En septembre 2018, les participants de l’atelier communautaire sur l’organisation et le soutien des communautés impactées par les plantations de palmier à huile ont saisi le Président directeur général d’Olam Palm Gabon sur les dégâts environnementaux et sociaux des activités de son entreprise dans les villages Mbadi, Sanga et Mounigou, au sud du Gabon.
Boris Ngounou