La Norvège s’est engagée à verser au gouvernement gabonais, sur une période de dix ans, la somme de 10 dollars pour chaque tonne de carbone non émise, par comparaison à la moyenne annuelle des émissions du pays entre 2005 et 2014. Cette incitation est capée, avec un montant maximal de 150 millions de dollars prévu sur la décennie.
Les engagements de la Norvège ainsi que les attentes précises formulées à l’endroit du pays bénéficiaire sont consignés dans un accord, qui a été signé par les deux parties le 22 septembre 2019 à New York, à la veille du Sommet action climat de l’ONU.
« La Norvège s’engage à nous récompenser pour les réductions d’émissions de carbone. Ils vont nous payer parce que la déforestation a cessé grâce à nos efforts, et parce que nous avons mieux supervisé l’exploitation de nos forêts, et réduit les émissions liées à cette exploitation » a expliqué depuis New York, le ministre gabonais de la Forêt, Lee White, un biologiste britannique naturalisé.
Le Gabon, un riche patrimoine forestier
Situé au cœur de la forêt du bassin du Congo, qui représente le deuxième « poumon vert » de la planète après l’Amazonie, le Gabon est recouvert à près de 80 % par 22 millions d’hectares de forêt tropicale. Pour préserver ce patrimoine, le gouvernement a consacré en 2002, 11 % du territoire à la mise en place de treize parcs nationaux. Cinq ans plus tard, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) a été créée pour veiller à leur sauvegarde. Quelque 600 hommes vêtus de treillis sillonnent ces 2,94 millions d’hectares de forêt tropicale protégée pour traquer les trafiquants de bois, les orpailleurs et les braconniers.
Ces mesures nationales visant la préservation de la forêt gabonaise sont renforcées par des soutiens externes. C’est le cas de l’accord d’intention, qui porte sur un montant de 18 millions de dollars, et que le pays a signé en juin 2017 avec l’Initiative pour la Forêt de l’Afrique Centrale (Cafi) afin de protéger ses forêts et accélérer la lutte contre le changement climatique.
Le nouveau mécanisme financé par la Norvège permettra au Gabon d’honorer ses engagements pris en application de l’Accord de Paris. Le pays s’était engagé à réduire de 50 % ses émissions de CO2 d’ici à 2050.
Boris Ngounou