Le Gabon s’impose à nouveau en première ligne de la lutte contre la destruction de la biodiversité en Afrique. Le pays d’Afrique centrale s’allie au Costa Rica pour exhorter les dirigeants du monde à introduire la criminalité liée aux espèces sauvages dans le cadre du droit pénal international. Il s’agit d’une branche une branche du droit qui s’attache à la responsabilité pénale individuelle dans les crimes considérés comme internationaux.
Pour le président gabonais Ali Ben Bongo et son homologue costaricain Carlos Alvarado Quesada, il faudrait élaborer un nouvel accord mondial. Cette entente porterait sur la criminalité des espèces sauvages, prenant la forme d’un quatrième protocole à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée (UNTOC) contre le trafic illicite de la faune et de la flore sauvages. Les trois protocoles existants portent sur la traite des personnes, le trafic illicite de migrants et la fabrication et le trafic illicite d’armes à feu. « Malgré les conséquences mortelles du trafic illicite d’espèces sauvages, nous n’avons pas d’accord mondial pour y remédier. Nous l’avons trop longtemps traité comme un problème lié au commerce plutôt qu’à la criminalité. Les enjeux sont élevés et le statuquo ne suffit pas. Nous avons besoin d’un changement transformateur », indiquent les deux présidents.
Le Gabon et la protection de la biodiversité
Avec près de 75 % de son territoire couvert de forêts et l’un des taux de déforestation les plus faibles au monde (0,09 % entre 2000 et 2010), le Gabon, l’un des six pays d’Afrique centrale qui partagent la forêt du bassin du Congo (deuxième poumon vert de la planète, après l’Amazonie, Ndlr). Le pays a investi massivement dans la protection des écosystèmes marins et terrestres, notamment avec la création de 9 parcs marins, 11 réserves aquatiques et 13 parcs nationaux.
Fort de son leadership dans la préservation de la biodiversité en Afrique, en mai 2020 le Gabon est devenu membre de la Coalition de haute ambition (HAC) pour la nature et les personnes, une coalition de plus de 60 pays interrégionaux qui militent pour la conversion de 30 % des terres et océans de la planète en aires protégées.
Boris Ngounou