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GABON : quand une ONG permet au gouvernement d’arrêter 47 trafiquants fauniques

GABON : quand une ONG permet au gouvernement d’arrêter 47 trafiquants fauniques©Conservation Justice/Shutterstock

L’une des récentes opérations du projet d’Appui à l’application de la loi sur la faune (AALF) au Gabon s’est déroulée le 12 novembre 2020 dans la ville de Koulamoutou, au sud-est du pays. Un présumé trafiquant a été interpelé, alors qu’il tentait de vendre six défenses d’éléphant. L’opération a été menée en collaboration entre la police et des agents du ministère en charge des forêts et de la faune. Ils sont au total, 47 trafiquants fauniques à avoir été interpelés dans de pareilles circonstances en 2020 au Gabon.

Pendant la même année, les opérations initiées dans le cadre du projet AALF ont permis de saisir 73 pointes d’ivoire, quatre peaux de panthère, deux carabines de grande chasse et une arme de calibre 12. Sur les 54 personnes poursuivies, AALF a facilité l’obtention de 44 condamnations fermes variant de 180 à 730 jours de prison ferme, avec une moyenne de 487 jours d’incarcération. Les affaire en cours concernent huit personnes, tandis que trois autres individus ont été relaxés ou leurs cas classés sans suite par manque de preuves ou en raison de leur innocence manifeste. « En matière de lutte contre le trafic de faune, le Gabon est un exemple à suivre en Afrique centrale et plus globalement en Afrique francophone », a affirmé Luc Mathot, le directeur exécutif de Conservation Justice, l’organisation non gouvernementale à l’origine du projet AALF.

Enregistrée en Belgique en 2010 pour soutenir les activités d’application de la loi faunique en Afrique, Conservation Justice est principalement active au Gabon où elle a déjà facilité l’arrestation de plus de 150 marchands d’animaux sauvages. L’ONG se concentre sur les trafiquants influents : préfet, sous-préfet, officiers et riches hommes d’affaires utilisant la corruption pour éviter toute procédure judiciaire. Cette démarche répond à une méthodologie intitulée Laga, dont l’objectif consiste à créer un nouveau modèle de collaboration entre les ONG et les gouvernements afin que soit effectivement appliquée la loi sur les espèces sauvages. Créé en 2003, le modèle Laga fonctionne aujourd’hui dans sept autres pays d’Afrique francophone, à savoir le Cameroun, le Congo, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal et le Togo.

Boris Ngounou

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