Pour répondre aux défis de gestion et de préservation des ressources en eau au Gabon, le gouvernement mise sur une nouvelle approche. Le 23 janvier 2024, le directeur de cabinet du ministre gabonais de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Paterne Ndjambou, a donné le coup d’envoi de « l’étude visant à cartographier les ressources en eau et à établir un système d’information géographique (SIG) » dans le pays d’Afrique centrale. Elle sera menée sur une période de 12 mois par des équipes d’experts gabonais.
L’enquête sur les ressources en eau du Gabon devrait permettre de collecter des données sur le terrain pour compléter celles existantes, ainsi que des données sur la topographie des points d’eau. Dans les neuf provinces gabonaises, les experts définiront également les paramètres du SIG, ils choisiront aussi les technologies pour le traitement des données, la modélisation hydrologique et le développement du SIG.
Le financement de la BAD
Outre la gestion durable et la préservation des ressources en eau disponibles au Gabon, l’objectif est de mettre un terme au gaspillage et à la répartition inégale du précieux liquide à travers la planification des usages. Pour rappel, le pays dispose d’un potentiel considérable de ressources en eau estimées à 170 milliards m3 par an (la Nyanga, l’Ogooué, sont les deux plus grands fleuves du pays, Ndlr). Le Gabon détient également l’un des plus hauts niveaux de ressources annuelles en eau par habitant, soit environ 127 825 m3 par an. Toutefois, il accuse un important déficit en infrastructures de mobilisation de ces ressources destinées à satisfaire l’ensemble des besoins essentiels de ses 2,3 millions d’habitants.
Lire aussi – AFRIQUE : entre ressource et source de vie, l’eau au cœur du développement durable
En effet, moins de 55% de Gabonais ont accès à l’eau potable en milieu urbain. Dans les zones rurales du pays, le taux d’accès à ce service de base est encore plus faible, soit moins de 40% de la population, selon la Banque africaine de développement (BAD). L’institution panafricaine cofinance l’enquête sur les ressources avec le Fonds africain de garantie et de coopération technique (AGTF) et l’État gabonais à hauteur de 1,23 milliard de francs CFA, un peu moins de 1,9 million d’euros.
La gestion durable de l’eau au Gabon profitera également au secteur agricole qui consomme 41% des ressources disponibles, d’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
« L’étude visant à cartographier les ressources en eau et à établir un Système d’information géographique (SIG) » s’inscrit dans le cadre du Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville (Piaepal) lancé depuis mars 2021 au Gabon. L’initiative vise à améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement des Gabonais d’ici à 2025.
Inès Magoum