Un jeune gabonais, la vingtaine révolue exerçant des activités de pêche, dissimulait des pointes d’ivoires dans les eaux de la Ngounié au sud du Gabon, avant de les vendre au marché noir. Cette activité illégale se perpétuera jusqu’au 15 août 2022 lorsque ce dernier se fera prendre en flagrant délit de détention et commercialisation de faune sauvage, dans les artères de la ville de Fougamou, toujours dans le sud du pays.
Cette opération tient son succès de l’intervention conjointe des agents de la police judiciaire, de la Direction générale de la faune et des aires protégées (DGFAP) et de la Direction provinciale des eaux et forêts, appuyée par Conservation Justice, une organisation non gouvernementale (ONG) œuvrant pour l’application de la loi faunique. L’équipe mixte révèle que le présumé trafiquant était en détention de 12 pointes d’ivoire au moment de son interpellation, totalisant un poids d’une vingtaine de kilogrammes.
Les dispositions de la loi faunique
Les faits constitués exposent désormais le présumé trafiquant à la rigueur de l’application des dispositions légales prévues à l’article 388 du code pénal qui réprime la détention et la commercialisation des ivoires à dix ans d’emprisonnement. Le présumé trafiquant est actuellement gardé à vue dans les locaux de la police en attendant son transfert devant le parquet spécial à Libreville.
La faune sauvage gabonaise est marquée ces derniers temps par une tendance persistante au braconnage des éléphants, malgré le renfoncement des dispositions légales depuis 2019. Si aucun pays n’y échappe, la justice gabonaise pourrait continuer à faire preuve d’efficacité en condamnant les prévenus à des peines dissuasives susceptibles de freiner le trafic qui affecte également le climat.
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Selon les spécialistes, la capture de carbone, catalysée par le maintien des éléphants en forêt pourrait équivaloir à plus de 6000 tonnes de dioxyde de carbone par kilomètre carré. Une quantité de carbone similaire à celle capturée par plus d’un quart de millions d’arbres. Ainsi, la population d’éléphants estimée à 95 000 en 2021 pourrait optimiser les capacités de séquestration de carbone de la forêt du Gabon. Rappelons qu’en Août 2021, le Gabon devenait le premier pays africain à recevoir un paiement pour la réduction avérée de ses émissions dues à la déforestation et à la dégradation de ses forêts à travers le mécanisme de paiement de service écosystémique REDD+.
Boris Ngounou