Au Gabon, le parc de la Lékédi est loin d’être à l’abri des activités humaines. Si la sécurité autour de la réserve naturelle près de la ville de la ville de Bakoumba est au beau fixe, la situation pourrait rapidement se dégrader à cause de multiples menaces, notamment le braconnage. En 2020, le ministre gabonais des Eaux et forêts, de la Mer, de l’Environnement chargé du Plan climat et du Plan d’affectation des terres, Lee White a révélé que le braconnage a décimé 1/3 de la population d’éléphants au Gabon sur les 15 dernières années.
La nouvelle fondation créée par le groupe minier et métallurgique Eramet et sa filiale gabonaise Comilog contribuera au développement de nouvelles stratégies pour renforcer la sécurité autour du parc de la Lékédi. Baptisée « Lékédi biodiversité », la structure dirigée par Eric Willaume permettra également de réhabiliter les primates orphelins, réintroduire les espèces menacées dans le milieu naturel et développer la recherche scientifique.
Une biodiversité unique
L’intérêt des scientifiques pour le parc de la Lékédi se justifie par sa faune locale dense, constituée de primates, mais aussi par ses espèces moins courantes comme les potamochères, les guibs harnachés ou les buffles des forêts. La grande attraction de la réserve naturelle, ce sont aussi les mandrills (500) et les espèces rares et menacées telles que le pangolin géant, les chats dorés, les Panthères, les faux gavial et une centaine d’espèces d’oiseaux. Plus de 1 800 touristes viennent chaque année admirer cette biodiversité.
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Le parc de la Lékédi a été créé en 1993. L’espace naturel dispose d’une superficie de 14 000 hectares et est géré par la Société d’exploitation du parc de la Lékédi (Sodepal), une filiale de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) basée à Moand. En collaboration avec les organisations non gouvernementales (ONG), Sodepal sensibilise également les plus jeunes sur l’importance de la préservation de la biodiversité. « En 2020, six missions de sensibilisation des populations voisines du parc de la Lékédi ont été organisées avec le soutien du ministère gabonais des Eaux et forêts. Au moins quatre grandes opérations de lutte anti-braconnage ont permis de détruire des campements clandestins ainsi que des camps d’orpaillage dans le parc », indique Eramet.
Inès Magoum