Le ministre gabonais de l’Énergie et des Ressources hydrauliques vient de présenter deux projets de loi auprès de la Commission de la planification, des affaires économiques, de la production et du développement. Ils portent notamment sur la réglementation des secteurs de l’eau et de l’électricité. Objectif : mettre fin au monopole de la Société d’eau et d’électricité du Gabon (Seeg).
Les projets de loi portant réglementation des secteurs de l’eau et de l’électricité au Gabon ont été présentés le 5 avril 2023 aux députés de la Commission de la planification, des affaires économiques, de la production et du développement. Pour le volet « eau potable », le projet de loi en étude porte sur l’amélioration et l’élargissement du dispositif d’encadrement dudit secteur, à travers la libéralisation de tous les segments du domaine, allant de la production à la distribution, voire à la commercialisation de l’eau potable.
« Ceci, dans le respect des normes de sécurité, telles que définies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en adéquation avec le niveau de développement des infrastructures hydrauliques de notre pays », indique Oswald Séverin Mayounou, le ministre gabonais de l’Énergie et des Ressources hydrauliques. Ainsi, la Société d’eau et d’électricité du Gabon (Seeg), qui a actuellement le monopole de la fourniture de l’eau potable dans le pays, sera soutenue par d’autres acteurs du secteur. Ce qui a déjà été le cas quelques années plutôt.
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Pendant 20 ans, 51 % des parts de la société publique étaient détenus par le géant français de l’environnement Véolia. Mais le 16 février 2018, la collaboration s’arrête brusquement, pourtant renouvelée pour cinq ans en mars 2017. Parmi les raisons avancées par le gouvernement gabonais, « la dégradation de la qualité du service rendu aux usagers ». La fin du contentieux sera marquée par la rétrocession, par Véolia, de ses parts dans la Seeg au gouvernement gabonais.
Le texte de loi sur la réglementation du secteur électrique, consacre la séparation des activités du service public de l’eau potable et de l’électricité. À en croire le ministre Oswald Séverin Mayounou, l’objectif est « d’assurer un équilibre économique et financier de ce secteur prioritaire ». Si ces projets sont validés, ils permettront l’amélioration des services d’eau potable et d’électricité dans le pays d’Afrique centrale. En 2022, moins de 40 % de Gabonais vivant en zone rurale ont accès à l’eau potable, et 55 % en zone urbaine, selon la Banque africaine de développement (BAD). Si 91,6 % de la population a accès à l’électricité en ville, plus de 70 % de ménages en zone rurale sont privés de ce service essentiel.
Inès Magoum