L’exportation ou la réexportation de bois est interdite en Gambie, jusqu’à nouvel ordre. Ainsi en a décidé le gouvernement gambien le 1er juillet 2022. « L’interdiction a pour but de légaliser, ou de mieux contrôler les ventes et exportations illégales de bois de rose qui sont en train d’être saisis en ce moment à l’international » explique la ministre gambienne de l’Environnement, Rohey John-Manjang.
Concernant le bois de rose, un rapport de l’organisation non gouvernementale (ONG) Agence d’investigation environnementale (EIA) publiée en juin 2019 indique qu’au cours de la dernière décennie, 1,6 million d’arbres ont été exportés depuis la Gambie. La Gambie a ainsi perdu près de 100 000 hectares de forêts entre 1998 et 2008. Cette disparition rapide du couvert forestier est surtout préjudiciable aux populations rurales, qui voient leurs moyens de subsistance, menacés.
Une réponse à l’appel lancé par la Cites
L’interdiction de l’exportation du bois adoptée par la Gambie est une réponse à l’appel de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (Cites) envers seize États africains, dont la Gambie, de suspendre le commerce de bois de rose, une espèce protégée et particulièrement menacée.
L’État gambien a également pris une série de mesures strictes pour la protection des forêts et la lutte contre le trafic de bois. Notamment l’interdiction de l’abattage et de l’importation d’espèces protégées. C’est le cas du Pterocarpuserinaceus connu localement sous le nom de Keno, et le Cordyla Africana, localement connu sous le nom de Wulakonoduto. Par ailleurs, tout bois autorisé à l’importation par le Département des forêts doit être accompagné de documents d’importation complets et dûment certifié, ainsi que des déclarations douanières pour chaque frontière traversée avant d’entrer en Gambie, afin d’éviter sa saisie par l’État à l’arrivée.
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L’organisation de protection de la nature Greenpeace Afrique félicite les autorités gambiennes pour leur décision, qui permet de lutter contre l’exploitation illégale des forêts. « La protection des forêts demeure une priorité car elles constituent un trésor de biodiversité et participent à l’équilibre et à la santé de notre planète. Il faut aussi noter que sans les forêts, la terre serait sans doute un désert. », affirme Irène Wabiwa Betoko, cheffe de la campagne forêt chez Greenpeace Afrique.
Boris Ngounou