Le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt pour la construction de deux centrales solaires en BOOT (construire, posséder, exploiter, transférer), une forme spécifique de partenariat public-privé (PPP). La première centrale sera située près de Farafenni, une ville située sur la Trans-Gambia Highway, près de la frontière avec le Sénégal. L’installation d’une capacité de 7 MW sera équipée d’une batterie pour le stockage d’énergie.
Avec 3,5 MW de puissance installée, le deuxième parc solaire sera construit dans la localité de Basse Santa Su, sur la rive sud du fleuve Gambie. Cette centrale ne nécessitera pas de moyen de stockage d’énergie. Les producteurs privés d’électricité (IPP) intéressés par l’appel d’offres du Pnud ont jusqu’au 23 avril 2019 pour faire acte de candidature.
Les entreprises retenues négocieront, puis signeront un contrat d’achat d’électricité (CAE) avec Gambia National Water & Electric Company (Nawec), la compagnie qui assure le service public de l’électricité. Après 20 ans d’exploitation (durée du CAE), les deux centrales solaires reviendront à l’État gambien.
L’annonce du Pnud intervient dans un contexte marqué par le lancement d’un programme de développement des énergies renouvelables en Gambie. Récemment, l’initiative du gouvernement a reçu le soutien de la Banque mondiale et de la Banque européenne d’investissement (BEI). Les deux institutions financières ont débloqué en tout 164 millions d’euros.
Selon le gouvernement gambien, le pays dispose d’importantes possibilités d’investissement dans le secteur de l’énergie. La puissance installée totale est de 125 mégawatts (MW) et la production réelle d’environ 75 MW, soit environ 40 MW de moins que la demande actuelle. Environ 53 % de Gambiens n’ont pas accès à l’électricité. « Cela signifie qu’il existe une marge de croissance importante sur le marché de l’énergie », note le ministère de l’Énergie. La législation récente (la loi sur l’électricité de 2004, Ndlr) a partiellement libéralisé le marché de l’énergie. Plus précisément, la production d’électricité est ouverte aux investisseurs. Le transport et la distribution demeurent du ressort exclusif du gouvernement. Comme c’est l’usage dans nombre de pays africains. Dans le cadre du nouveau programme, Nawec développe un projet de construction d’une centrale solaire de 20 MW et d’une ligne de transport de 430 km. Des infrastructures qui permettront d’électrifier 1 100 écoles et centres de santé dans plusieurs régions de la Gambie.
Jean Marie Takouleu