Comme un bon nombre de pays de la sous-région Afrique de l’ouest, la Gambie se lance dans les énergies renouvelables. Le 4 mars 2019, lors d’une cérémonie à Kanifing, près de la capitale Banjul, Ousainou Darboe, vice-président de la République de Gambie, a lancé un programme de développement des EnR. En présence des représentants de plusieurs partenaires au développement, qui sont parties prenantes de l’aventure, notamment la Banque mondiale, l’ambassadeur de l’Union européenne, Attila Lajos et Maria Shaw-Barragan, directrice de la Banque européenne d’investissement.
Tous ont rappelé leur intérêt à soutenir le programme des autorités en faveur de la production des énergies propres. Une démarche qui marque le retour de ces institutions financières en Gambie depuis la chute de Yahya Jammeh en janvier 2017. Dans un premier temps, les autorités veulent se concentrer sur la construction d’une centrale solaire, avec une capacité attendue de 20 MW, pour pouvoir électrifier 1 100 écoles et centres de santé. Ce qui devrait s’accompagner de la construction d’une ligne de transport de 430 km de long.
La croissance du taux d’accès à l’électricité
Les choses ont bougé en Gambie depuis 2017. Le pays, qui compte plus de deux millions d’habitants, a récemment adhéré à l’Alliance solaire internationale (ASI). Un groupement mondial, dont l’objectif est d’accélérer le développement des centrales solaires dans les pays membres, afin de lutter plus efficacement contre le changement climatique.
Selon le gouvernement, le pays dispose d’importantes possibilités d’investissement dans le secteur de l’énergie. La puissance installée totale est de 125 mégawatts (MW) et la production réelle est d’environ 75 MW, soit environ 40 MW de moins que la demande actuelle. Environ 47 % de Gambiens ont accès à l’électricité. « Cela signifie qu’il existe une marge de croissance importante sur le marché de l’énergie », note le ministère de l’Énergie. La législation récente (la loi sur l’électricité de 2004, Ndlr) a partiellement libéralisé le marché de l’énergie. Plus précisément, la production d’électricité est ouverte aux investisseurs. Le transport et la distribution demeurent du ressort exclusif du gouvernement. Comme c’est l’usage dans nombre de pays africains.
En février 2019, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a accordé une subvention de 66 millions de dollars à la Gambie pour dynamiser le secteur de l’électricité. Cette subvention devrait logiquement permettre d’augmenter le taux d’accès à l’électricité.
Jean Marie Takouleu