Alors que l’utilisation du gaz comme énergie de transition fait débat en Afrique de l’Ouest et dans le monde entier, Azito Énergie qui exploite la plus grande centrale à cycle combiné gaz de la Côte d’Ivoire a choisi de se concentrer sur la gestion de ses émissions de dioxyde de carbone (CO2). Pour ce faire, l’entreprise détenue à 77 % par le producteur indépendant d’électricité (IPP) Globeleq fera recours à l’intelligence artificielle (IA).
Azito Énergie s’est accordée avec GE Vernova qui y déploiera son logiciel d’IA baptisé « CERius™ ». Cet outil exploitera la puissance de l’IA et de l’apprentissage automatique (ML) pour améliorer les capacités de précision des données et de planification de réduction des émissions liées à la combustion du gaz. La collecte automatisée des données sur les gaz à effet de serre (GES) permettra à Azito de gérer « de manière plus précise et suggérer des recommandations pour opérationnaliser les efforts de réduction du carbone en proposant une analyse de scénarios, une collaboration d’équipe et des rapports conformes aux protocoles GES », indique GE Vernova.
Quel impact sur l’empreinte carbone ?
Pour Linda Rae, sa directrice générale en charge de la Production d’électricité, du pétrole et du gaz, « la transition énergétique exige agilité, rapidité et précision dans la collecte de données. L’une des façons les plus efficaces de réduire les émissions dans le secteur de l’énergie est de poursuivre la transformation numérique ». Cette démarche est sans doute une première en Afrique pour GE Vernova, la filiale du géant américain General Electric (GE).
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Le conglomérat américain a également participé à l’extension de la centrale d’Azito située à 6 km de la ville d’Abidjan. GE a en effet équipé la quatrième unité (253 MW) de la centrale achevée en 2023, avec un investissement de 370 millions de dollars. D’une capacité combinée de 713 MW, la centrale électrique d’Azito fournit 30 % de la capacité électrique de base de la Côte d’Ivoire, en brulant du gaz naturel provenant des gisements offshore du pays.
L’utilisation de la technologie dans la gestion des émissions des centrales ne réduit pas complément l’empreinte carbone de ces infrastructures. Toutefois, les experts du secteur estiment que l’utilisation du gaz naturel comme combustible permet de diviser les émissions de CO2 d’une centrale à cycle combiné par deux par rapport à une centrale au charbon.
Jean Marie Takouleu