Alors que le secteur ghanéen de l’énergie reste déficitaire en matière de recette, la Banque mondiale débloque 260 millions de dollars en réponse à cette crise. Le programme ainsi financé permettra de limiter les interventions de l’État dans le secteur de l’énergie.
Comment renforcer l’autonomie financière du secteur de l’électricité au Ghana ? La réponse viendra probablement du Programme de redressement du secteur de l’énergie du Ghana (ESRP). Il bénéficie du soutien financier du groupe de la Banque mondiale, à travers sa filiale, l’Association internationale de développement (IDA) qui accorde un prêt de 250 millions de dollars à l’État ghanéen.
Accra recevra également une subvention de 10 millions de dollars accordée dans le cadre du Programme de redressement du secteur de l’énergie axé sur les résultats (PforR) de la Banque mondiale. L’opération qui durera 4 ans « vise à renforcer la collecte des recettes et à améliorer la qualité de l’approvisionnement en énergie grâce à des investissements dans les compteurs à prépaiement et dans les systèmes de gestion commerciale et des compteurs des compagnies de distribution », explique Robert Taliercio, directeur national de la Banque mondiale pour le Ghana, le Libéria et la Sierra Leone.
Renforcer la performance opérationnelle
Actuellement, les pertes liées à la distribution d’électricité sont élevées au Ghana en raison d’un faible taux de collecte et de tarifs de recouvrement inférieurs aux coûts, « ce qui nuit à la performance opérationnelle et financière des services publics de l’énergie dans le pays », analyse la Banque mondiale. Dans ces conditions, le gouvernement ghanéen transfère environ 2 % du produit intérieur brut (PIB) chaque année pour couvrir le déficit financier du secteur de l’énergie.
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Le PforR mis en place avec une subvention de 10 millions d’euros permettra de réduire le coût de la fourniture d’électricité en améliorant la répartition économique de la production et en renforçant les performances commerciales et opérationnelles des services de distribution. Le Programme de redressement du secteur de l’énergie du gouvernement dispose également d’une composante consacrée à la cuisson propre.
L’accès à la cuisson propre
L’appui de la Banque mondiale permettra aux ménages, aux écoles et aux entreprises ghanéens d’accéder « plus facilement » au gaz de pétrole liquéfié (GPL) à des fins domestiques et commerciales. Dans ce cadre, le PforR fournira des incitations directes pour subventionner le coût des poêles et des accessoires (à l’exclusion des bouteilles) pour les premiers utilisateurs domestiques, les traiteurs commerciaux et les écoles de deuxième cycle. Selon la Banque mondiale, le programme vise à accroître l’accès des femmes à des solutions de cuisson propres, à réduire la pauvreté temporelle, à réduire les risques sanitaires liés à l’exposition à la fumée des fourneaux à charbon de bois et « à améliorer les possibilités de création de revenus et l’employabilité des femmes ».
Jean Marie Takouleu