Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo a inauguré le deuxième parc solaire du pays. C’était le dimanche 16 septembre 2018, le temps d’une visite de quatre jours, qu’il a effectué dans la région du centre. Cette centrale solaire du district de Gomoa Onyaadze, est composée 40 480 panneaux de silicium polycristallin, 64 400 panneaux solaires, 400 onduleurs intelligents et 15 000 câbles CC. La production estimée à 20 mégawatts, renforcera le réseau électrique national, en alimentant la sous-station de la compagnie ghanéenne d’électricité (ECG) de Winneba, une ville de près de 50 000 habitants, située à 60 km de la capitale Accra.
La centrale solaire de Gomoa Onyaadze est le fruit d’une expertise locale
Si la première centrale solaire du Ghana (20 MW) était l’œuvre d’une entreprise chinoise Beijing Xiaocheng Tech, la seconde, celle de Gomoa Onyaadze, a été financée et construite à hauteur de 30 millions de dollars, par Meinergy Ghana, une entreprise locale, spécialisée dans l’installation électrique. C’est également cette entreprise privée, qui devra assurer la gestion de la centrale. La mise en service devrait contribuer à diminuer le prix d’un kilowatt, jugé relativement cher. « Quand nous sommes entrés en fonctions, nous avons hérité de nombreux contrats de production d’électricité signés avec des producteurs indépendants d’énergie. Contractés au plus fort de la crise énergétique, ces accords nous cédaient l’énergie à 18 cents de dollar le kilowattheure contre une moyenne mondiale de 10 cents de dollar », a regretté le président ghanéen lors son discours d’inauguration.
Les ambitions solaires du Ghana
Au moment du lancement de l’Alliance solaire internationale (ISA), le 30 novembre 2015 à Paris, le chef d’Etat ghanéen avait exprimé la volonté de réserver 10% du mix énergétique de son pays à la production d’énergie solaire. « Le Ghana est situé proche de l’Équateur et plusieurs endroits du pays jouissent d’un excellent ensoleillement. Il est malheureux de constater qu’en dépit de l’abondance de ses ressources solaires, le pays dépend d’un bouquet énergétique composé seulement 1% de solaire, contre 59% de fossile et 40% d’hydroélectrique», a regretté le président, avant d’annoncer un projet solaire ambitieux. Il s’agit de mettre en place 200 000 installations solaires électriques qui desserviront des ménages, des entreprises et des infrastructures publiques. Ces unités électriques seront implantées aussi bien dans les zones urbaines que dans des communautés non-électrifiées.
Par ailleurs, c’est au Ghana que doit bientôt voir le jour l’une des plus grandes fermes solaires d’Afrique. Le démarrage est prévu pour mars 2019 et, selon Salma Okonkwo, PDG du groupe ghanéen UBI (Petroleum Company au Ghana et en Afrique de l’Ouest), qui met en œuvre ce projet baptisé « Blue Power Energy », la centrale produira 100 MW d’énergie pour soutenir l’industrialisation et le développement du pays.
Boris Ngounou