Certains défenseurs de l’environnement espéraient l’interdiction pure et simple du plastique. Mais « dans la gestion des plastiques, nous pensons que l’interdiction totale ne sera pas dans l’intérêt de la nation » a affirmé Kwabena Frimpong Boateng, le ministre ghanéen de l’Environnement, des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation. Le gouvernement ghanéen opte plutôt pour une taxe sur les importations et la fabrication locale du plastique.
Pour ce faire, les autorités prévoient de mettre en place un Secrétariat des ressources. Il sera composé de représentants des fabricants de plastiques, du ministère de l’Administration locale et du Développement rural, ainsi que du ministère de l’Environnement, des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation. L’objectif sera d’organiser la politique de gestion des déchets plastiques mise en place par le gouvernement et mise en œuvre par l’entreprise Zoomlion. Cette stratégie se manifeste notamment par l’implantation de centres de tri et de recyclage. L’objectif est d’en créer dans chaque région du Ghana.
Le payement d’une taxe
Une taxe sera payée pour faire entrer ou fabriquer sur place le plastique au Ghana. Un compte a déjà été créé à la Banque du Ghana, en vue de recevoir les taxes payées par les importateurs et les fabricants de plastique. Les fonds récoltés seront alloués à l’ensemble de la chaîne de gestion des déchets plastiques et surtout au recyclage. Les taxes récoltées devraient soutenir l’entreprise Zoomlion, qui investira plusieurs millions de dollars dans la gestion des déchets ménagers dans les années à venir.
Selon Zoomlion, 12 710 tonnes de déchets solides sont produites chaque jour au Ghana. Pour le moment, l’entreprise ne traite que 400 tonnes de déchets collectés par jour. Les matières biodégradables sont transformées en fertilisant pour les agriculteurs. Le plastic est vendu à d’autres opérateurs (privés) qui y ajoutent de la matière première pour fabriquer des produits comme des chaises, des seaux ou encore des bols. Ces produits sont sortis des unités de traitement des déchets que Zoomlion a mis en service, notamment dans la ville d’Accra pour un investissement de 20 millions de dollars.
Jean Marie Takouleu