Le gouvernement allemand a décidé d’accorder une subvention de 5 millions d’euros pour la construction d’une usine qui produira de l’électricité à partir des déchets produits par le Ghana. Elle affichera une capacité de 400 kW.
Le gouvernement du Ghana lancera bientôt le projet de construction d’une usine qui utilisera des déchets pour produire de l’électricité. Il vient de recevoir le soutien de l’Allemagne à travers la signature d’un accord de subvention de 5 millions d’euros entre Anja Karliczek, la ministre fédérale allemande de l’Éducation et de la Recherche, et Kwabena Frimpong-Boateng, le ministre ghanéen de l’Environnement, des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation.
« L’objectif global du projet, qui s’inscrit dans le Plan d’énergie renouvelable du pays intégré dans les 31 engagements nationaux, en réponse à l’appel à l’action de Lima (Peru), est de transformer les déchets en énergie à l’aide de systèmes photovoltaïques solaires hybrides, de biogaz et de pyrolyse », indique le gouvernement ghanéen. La pyrolyse est un procédé thermo-chimique qui aboutit à la fabrication du gaz partir des déchets. Ce dernier peut ensuite servir à produire de l’électricité.
Le projet sera mené conjointement par trois partenaires de recherche allemands, six centres de recherche ghanéens, deux partenaires industriels allemands, et trois partenaires industriels ghanéens.
Une capacité de 400 kW
La mise en œuvre du projet de construction de l’usine de production de l’électricité à partir des déchets commencera le 1er octobre 2019 pour une mise en service de l’usine le 1er septembre 2023. Elle devrait fournir 400 kW. L’usine ne servira pas uniquement à produire de l’électricité. L’installation contribuera aussi à une politique ambitieuse de gestion des déchets au Ghana.
De plus, « Le biochar et le digestat (des résidus du processus de fabrication du gaz, Ndlr) peuvent être utilisés comme fertilisant pour stimuler la production agricole dans les communautés rurales », explique Anja Karliczek, la ministre fédérale allemande de l’Éducation et de la Recherche. La responsable allemande a affirmé qu’en cas de succès de ce projet pilote, 10 autres usines du même type, mais de plus grande envergure verraient le jour au Ghana. Elles pourraient produire entre 1 et 5 MW.
Le projet permettra aussi la formation de deux post-doctorats, trois doctorats, dix étudiants en maîtrise, et 20 professionnels universitaires sur les systèmes hybrides de pyrolyse de biogaz pour le traitement des déchets, afin de leur permettre de diriger et d’encadrer d’autres pays africains dans la conception, la construction et la maintenance des usines de biogaz/biomasse. Un véritable transfert de technologies dans un contexte où le Ghana investit massivement dans la gestion des déchets.
Jean Marie Takouleu