Accra, la capitale du Ghana, est désormais aux côtés de New Delhi en Inde, comme l’une des villes les plus polluées au monde. La ville africaine de 4 millions d’habitants marquée par une urbanisation et une industrialisation rapides, traverse actuellement une pollution atmosphérique due à la saison de l’harmattan.
Les résultats de surveillance publiés le 6 février 2024 par l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA) du Ghana, indiquent un indice de qualité de l’air (IQA) entre malsain (rouge) et très malsain (violet). L’harmattan est à l’origine de cette pollution. Le vent chaud et sec venu de nord-est s’est intensifié cette année, par rapport aux années précédentes. « Depuis nos points de surveillance le long de la route, nous avons réalisé que les niveaux de pollution sont élevés – et cela est en grande partie dû au changement climatique. La hausse des températures, la modification de la configuration des vents et la désertification accrue ont tous contribué à la gravité des conditions météorologiques », explique Selina Amoah, responsable de la qualité de l’environnement à l’EPA. La responsable fait également savoir que le changement climatique peut influencer l’intensité et la durée de la saison de l’harmattan, conduisant potentiellement à des tempêtes de poussière plus graves ou à une modification des modèles de transport de poussière. Cela peut également avoir un impact néfaste sur la qualité de l’air.
Limiter les activités en plein air
Pour réduire les conséquences de la saison de l’harmattan sur la santé des populations, l’EPA a exhorté les groupes vulnérables, en particulier les personnes âgées, les enfants, les femmes enceintes, les personnes souffrant d’asthme et d’allergies associées et toute autre personne présentant des problèmes de santé sous-jacents, à réduire les activités de plein air, au maximum possible.
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L’Agence exhorte également tous les utilisateurs de véhicules à réduire leur vitesse sur les routes non goudronnées afin de réduire les émissions de poussière.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution atmosphérique est responsable de 4 millions de décès chaque année dans le monde. Au Ghana, cela se traduit par au moins 28 000 décès prématurés chaque année. Des chiffres qui choquent davantage, quand on sait que seulement 1 % de l’aide mondiale au développement est consacrée à la lutte contre la pollution atmosphérique.
Boris Ngounou