Les autorités ghanéennes recherchent un soutien financier et technique pour préserver l’environnement et la santé humaine, des ravages du mercure. Ce besoin a été soumis au secrétariat de la Convention de Minamata sur le Mercure. Les plénipotentiaires de cette convention, qui œuvre pour l’élimination du mercure dans l’environnement, se réuniront pour la troisième fois, du 25 au 29 novembre 2019 à Genève, en Suisse.
Le gouvernement ghanéen est déterminé à appliquer les dispositions de la Convention de Minamata. Baptisé du nom de la maladie, qui a touché durant plusieurs décennies des milliers d’habitants de la baie japonaise de Minamata, qui subirent des symptômes physiques et neurologiques graves et rémanents, produits par l’intoxication in utero aux composés de mercure, ce traité mondial vise à protéger la santé humaine et l’environnement des effets néfastes de ce métal lourd. Frappé par ce fléau, le Ghana ne dispose cependant, pas suffisamment des moyens financiers et techniques nécessaires à la lutte contre les ravages du mercure. Ce pays d’Afrique de l’Ouest en appelle donc au soutien du secrétariat de la Convention de Minamata sur le mercure.
Et c’est le ministre ghanéen de l’Environnement, le professeur Kwabena Frimpong-Boateng, qui a lancé cet appel le 15 octobre 2019 à Accra la capitale ghanéenne, au cours de la réunion préparatoire pour la région Afrique de la troisième conférence de la Convention de Minamata, prévue du 25 au 29 novembre 2019 à Genève en Suisse. Cette réunion préparatoire a permis aux pays africains membres de la convention (31 depuis l’entrée de la Côte d’Ivoire le 1er octobre 2019) d’approfondir leur connaissance sur ce traité et sa mise en œuvre. Les participants ont également reçu des informations sur les soutiens disponibles et les opportunités d’échanges et d’actions futures.
Un processus d’élimination du mercure dans les mines artisanales est déjà en cours au Ghana
Pour témoigner de la volonté du Ghana d’appliquer les dispositions de la Convention de Minamata, le ministre Kwabena Frimpong-Boateng a fait part de la mise en place par son pays d’un comité permanent de mise en œuvre de la Convention de Minamata. Celui-ci se déploie notamment concernant la mise en œuvre de mesures visant à éliminer progressivement l’utilisation de produits à base de mercure. « Nous cherchons à réduire et, dans la mesure du possible, à éliminer l’utilisation du mercure et de ses composés dans les mines artisanales », a déclaré le ministre.
Les personnes les plus exposées actuellement dans le monde sont effectivement les 15 millions d’ouvriers qui travaillent dans les mines d’or
L’effort du Ghana en faveur de la mise en œuvre de la Convention de Minamata pourrait ainsi rencontrer un écho favorable auprès de Rossana Silva Repetto, la secrétaire exécutive de la convention, qui compte actuellement 114 pays membres.
La Convention de Minamata sur le mercure a été ratifiée par le Ghana en 2017 et est entrée en vigueur le 16 août de la même année. En dehors du francium, le mercure est le seul métal liquide à température ordinaire et il soulève beaucoup de préoccupations en matière de protection de l’environnement à cause de sa forte toxicité pour la plupart des êtres vivants.
Malgré des mesures de limitation, d’importantes quantités de mercure sont toujours émises par de nombreuses activités humaines. Une fois libéré dans l’air, dans les lacs, les sols ou la végétation, le mercure s’accumule dans le réseau alimentaire et produit des effets néfastes pour la santé humaine et l’environnement, en particulier pour les espèces en haut de la chaîne alimentaire, tel que l’être humain et d’autres grands mammifères….
Boris Ngounou