Dans le but d’améliorer les conditions d’assainissement et surtout le drainage des eaux de crue à Accra, la capitale du Ghana, le gouvernement a obtenu un financement de l’Association internationale de développement (IDA), une filiale de la Banque mondiale. Il s’agit d’une ligne de crédit de 200 millions de dollars dont l’utilisation vient d’être approuvée par les autorités.
Cette somme permettra de mettre en œuvre le Greater Accra Resilient and Integrated Development (Garid). Selon Kojo Oppong Nkrumah, le ministre ghanéen de l’Information, il s’agit d’un projet qui se déroulera en plusieurs phases et qui permettra « d’améliorer la gestion des risques d’inondation et la gestion des déchets solides dans le bassin de la rivière Odaw de la région du Grand Accra. Il améliorera également l’accès aux infrastructures et aux services de base dans les communautés ciblées du bassin ».
Drainage des eaux de crue
La première composante du projet Garid est consacrée au drainage et à la gestion des inondations qui touchent les populations et les structures sanitaires situées dans le bassin d’Odaw, un fleuve qui traverse la capitale Accra. Concrètement, cela concerne la réhabilitation et l’élargissement de l’actuel système de drainage, ainsi que la construction de nouvelles fosses de dragage et de désilage.
Dans le cadre du projet Garid, les stations de pompage actuellement hors service seront remises en l’état. Elles seront accompagnées de nouveaux bassins de rétention. Le gouvernement ghanéen aménagera également des espaces verts et des parcs qui serviront de zones tampons permettant ainsi la rétention des eaux de crue. Il compte aussi améliorer les systèmes d’intervention en cas d’inondation grâce à de meilleures infrastructures concernant les systèmes de prévision et d’alerte en cas d’inondation.
Gestion des déchets
La mauvaise gestion des déchets dans la ville d’Accra est à l’origine de l’obstruction des canaux de drainage. Conséquence : en période de crue, les eaux de la rivière Odaw débordent et touchent les populations, surtout dans les quartiers défavorisés.
Le gouvernement du Ghana souhaite donc s’attaquer aussi à la gestion des déchets solides. Pour ce faire, il faudra fournir du matériel pour l’amélioration de la collecte des déchets. Des stations de transfert de déchets solides seront également construites. Le gouvernement compte aussi améliorer la gestion des déchets à travers le recyclage et l’élimination de ceux considérés comme étant les plus dangereux. Un accent particulier sera mis sur la sensibilisation des populations et « l’application d’une approche incitative axée sur les résultats afin d’améliorer l’efficacité de la gestion des déchets et les bonnes pratiques d’assainissement ».
Ces différentes composantes, et bien d’autres devraient contribuer à améliorer l’assainissement et éviter les inondations qui paralysent la ville d’Accra pendant la saison pluvieuse. Selon Asmita Tiwari, spécialiste principale en gestion des risques urbains et des catastrophes à la Banque mondiale et chef d’équipe pour le projet Garid, environ 3,2 milliards de dollars d’actifs économiques sont actuellement menacés d’inondation dans la grande région d’Accra.
Le projet Garid touchera au moins 2,5 millions de personnes dans la capitale ghanéenne. Il reçoit également le soutien financier du Fonds mondial pour la réduction des catastrophes et le relèvement (GFDRR). « Le gouvernement néerlandais fournit une assistance technique sur le dragage de pointe, basé sur les performances, dans le bassin de la rivière Odaw », indique la Banque mondiale.
Jean Marie Takouleu