Le Programme africain de gestion de la santé environnementale et de la pollution (AEHPMP) sera mis en œuvre en cinq ans. Ciblant les régions de l’Ouest, d’Ashanti et du Grand Accra, le programme vise à éliminer progressivement l’utilisation de produits à base de mercure pour l’extraction artisanale d’or à petite échelle (ASGM). L’AEHPMP vise également à réduire la pollution par les déchets électroniques au Ghana. Environ 215 000 tonnes de ces déchets arrivent au Ghana chaque année en provenance de l’Europe et des États-Unis, selon le rapport (2015) du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
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L’AEHPMP se décline en quatre composantes. Les deux premiers axes du programme visent le renforcement des capacités des institutions publiques et des parties prenantes privées sur les politiques actuels, ainsi que des cadres réglementaires pour faciliter la compréhension des risques liés à l’utilisation du mercure pour l’extraction artisanale d’or et aux polluants organiques persistants (POP)/(uPOP) libérés par les déchets électroniques. Selon le coordonnateur du programme Larry Kotoe, plus de 700 tonnes d’émissions de mercure sont renvoyées dans l’atmosphère chaque année, ainsi que 800 tonnes dans la terre et l’eau du pays. Une fois libéré dans l’air, dans les lacs, les sols ou la végétation, le mercure s’accumule dans le réseau alimentaire et produit des effets néfastes pour la santé humaine et l’environnement, en particulier pour les espèces en haut de la chaîne alimentaire, l’être humain et d’autres grands mammifères.
Quid du respect des conventions internationales ?
Dans le troisième volet du programme, des activités spécifiques sur la démonstration et l’exploitation minière durable seront initiées dans les zones contaminées selon un rapport coût-efficacité des interventions. La dernière composante du programme évaluera les activités réalisées. L’AEHPMP est financé à hauteur de 8,7 millions de dollars par la Banque mondiale.
Si l’utilisation des produits chimiques lourds dans l’exploitation minière est légale au Ghana, il est clair que beaucoup reste encore à faire pour l’élimination de ces produits toxiques. Pourtant, le Ghana a ratifié la convention de Minamata sur le mercure en 2017. La législation est entrée en application en août de la même année.
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En ce qui concerne les déchets électroniques, le Ghana a intégré les conventions de Bâle et de Stockholm dans sa législation. C’est le cas de la loi de 2016 sur le contrôle et la gestion des déchets dangereux et électroniques et sa législation subsidiaire ; le règlement de 2016 sur le contrôle et la gestion des déchets dangereux, électriques et autres, qui ont servi de cadre juridique pour la réglementation de la gestion des déchets électroniques au Ghana.
Inès Magoum