Le Ghana a connu de graves sécheresses et des inondations au cours des deux dernières décennies avec un impact avéré dans plusieurs secteurs notamment celui des transports. Face aux aléas climatiques qui laissent présager des pertes de près de 4 milliards de dollars dans le trafic routier, ferroviaire et maritime de ce pays d’Afrique de l’Ouest, la Banque africaine de développement (BAD) propose dans un récent rapport, une stratégie de résilience basée sur la mise en place d’infrastructures vertes d’ici à 2050.
L’étude a été réalisée en partenariat avec le Centre mondial pour l’adaptation (GCA), une organisation internationale créée en 2017 à l’issue de la 23e Conférence des parties (COP 23) sur le changement climatique dans la ville de Bonn en Allemagne. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) et l’Institut du changement environnemental de l’université d’Oxford en Angleterre ont également participé à cette recherche.
L’impact dans d’autres secteurs
Le rapport indique que les effets du changement climatique notamment sur l’écoulement des rivières, sont susceptibles d’affecter 1,3 million de Ghanéens notamment des femmes et des enfants qui dépendent de leurs activités. « Les conditions météorologiques extrêmes et les changements rapides du climat au Ghana présentent un risque profond pour les infrastructures des secteurs clés de la croissance économique et du développement du pays », affirme Kwaku Afriyie, ministre ghanéen des Sciences, de l’Environnement, des Technologies et de l’innovation.
Selon l’étude, les aléas climatiques mettent en péril la disponibilité future de l’énergie pour 250 000 personnes dans les zones rurales du Ghana, en raison de la dépendance des ménages à l’égard du bois de chauffage. Dans ce contexte, les risques d’inondations et de sécheresses pèsent sur la production et de la distribution de l’électricité.
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Pour remédier à ces phénomènes auxquels sont confrontées les infrastructures du Ghana notamment dans les secteurs de l’énergie, des transports et de l’eau, la BAD et ses partenaires suggèrent 35 options d’adaptation aux bailleurs de fonds et aux investisseurs locaux.
Un plan d’adaptation
Selon le professeur Patrick Verkooijen, directeur général du Centre mondial pour l’adaptation, il s’agit de viabiliser les projets de mobilité verte et les solutions basées sur la nature. Également, la stratégie d’adaptation consiste à renforcer les interventions institutionnelles déjà en vigueur au Ghana.
« Les impacts du changement climatique devraient entraîner une augmentation des investissements dans les infrastructures, en particulier dans le stockage de l’eau, la protection contre les inondations, l’approvisionnement en eau et l’assainissement, mais, à long terme, les investissements dans l’adaptation réduiront la nécessité d’une modernisation coûteuse tout en réduisant les coûts initiaux », explique Anthony Nyong, directeur régional pour l’Afrique au Centre mondial pour l’adaptation.
Benoit-Ivan Wansi