Le célèbre acteur de cinéma Leonardo Dicaprio appelle à nouveau le gouvernement ghanéen à renoncer au projet d’exploitation de bauxite en plein milieu de la réserve forestière d’Atewa. C’est un foyer de biodiversité dont l’écosystème unique abrite une cinquantaine d’espèces de mammifères en voie de disparition, et fourni de l’eau douce à près de 5 millions de personnes.
Dans un deuxième tweet datant du 11 février 2021, l’héroïne du célèbre film Titanic appelle le gouvernement ghanéen à assurer la protection de la forêt d’Atewa. Dans la vidéo de 2 minutes qui accompagne son tweet, l’acteur de renommée mondiale donne des chiffres clés sur la forêt d’Atewa, avant de rappeler qu’il s’agit de l’un des endroits irremplaçables de la Terre qui garantit le maintien de la planète en vie. Située à 95 km au nord-est de la capitale Accra, la réserve forestière qui s’étend sur 725 km2 abrite plus de 1000 espèces de plantes, 230 espèces d’oiseaux, 570 espèces de papillons et plus de 50 espèces de mammifères dont la plupart sont en voie de disparition.
Les inquiétudes de Leonardo Dicaprio se fondent en effet sur la détermination continuelle du gouvernement ghanéen à exploiter près de 165 millions de tonnes de bauxite recouvertes par la forêt de montagnes. Un important gisement qui a fait l’objet d’un accord entre le Ghana et la Chine en 2016. Ledit accord prévoit l’exploitation du gisement de bauxite par la Chine en contrepartie d’un investissement chinois de 2 milliards de dollars dans divers projets de développement à travers le Ghana, notamment les routes. Suite à un premier versement des fonds chinois intervenu en novembre 2019, les travaux de construction des voies d’accès au sommet de la forêt d’Atewa ont été lancés en vue de la préparation du forage d’exploration et de l’identification des gisements de bauxite.
Un parc national rapporterait plus d’argent que le projet minier
Responsable de l’organisation environnementale « la Fondation Leonardo DiCaprio » depuis 1998, il n’est pas surprenant que l’acteur plusieurs fois primé s’intéresse vivement à la situation de la forêt d’Atewa. Son premier tweet sur la question a été publié en novembre 2019. L’acteur et producteur de cinéma avait alors joint sa voix à celles des organisations non gouvernementales (ONG) qui combattent le projet minier d’Atewa. Le 13 janvier 2019, l’ONG ghanéenne A Rocha Ghana a saisi la justice, pour mettre fin au projet d’exploitation. Soutenue par 20 autres organisations de la société civile. Selon A Rocha Ghana l’exploitation de la bauxite dans la réserve d’Atewa viole le droit des Ghanéens à l’accès à un environnement propre ainsi qu’à une source d’eau qui alimente 5 millions de personnes, dont les résidents de la capitale Accra.
Face aux craintes soulevées par les ONG et les populations, le Président du Ghana, Nana Akufo-Addo, a affirmé que la bauxite serait exploitée avec de nouvelles technologies pour limiter les impacts sur l’environnement. Des garanties pas toujours rassurantes pour les populations. Un groupe de riverains de la forêt d’Atewa a également menacé de porter l’affaire à La Haye, arguant que la transformation de la forêt en « attraction écotouristique » pourrait rapporter au pays bien plus que les 2 milliards de dollars fournis par la Chine.
Boris Ngounou
